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MOURET JEAN-JOSEPH (1682-1738)

Compositeur français et chef d'orchestre, « le représentant le plus pur de la musique de la Régence » (P. M. Masson), Mouret fut appelé « le musicien des Grâces » et allia en une heureuse synthèse les goûts italien et français. En outre, il peut être tenu pour le précurseur immédiat de Favart, fondateur de l'Opéra-Comique. Après ses études à Notre-Dame-des-Doms à Avignon, sa ville natale, il arrive à Paris en 1707, où il devient successivement surintendant de la musique de la duchesse du Maine à la cour de Sceaux (1709 env.-1736), chef d'orchestre de l'Académie royale de musique (Opéra, 1714-1718), principal animateur des Grandes Nuits de Sceaux (1714-1715), chantre à la Chambre du roi (1720), compositeur en titre et directeur de la musique à la nouvelle Comédie-Italienne (1716-1737), directeur artistique et directeur de la musique au Concert spirituel des Tuileries (1728-1734), où il succède à Anne Philidor. Peut-être est-ce en raison d'une exigence psychologique intérieure qu'il se dépensait ardemment en de telles activités ; quoi qu'il en soit, il perdit la raison et fut interné à Charenton, où il mourut.

Piccolo : exemple sonore (2) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Piccolo : exemple sonore (2)

Cette carrière éminemment brillante a fortement marqué la musique française de son époque. Mouret a traité tous les genres : musique symphonique, musique de chambre, musique d'église, musique de théâtre, musique de ballet, divertissements. Il participa à la création de deux genres nouveaux : l'opéra pastoral (Les Grâces, 1735) et le ballet d'action. Il est avec Destouches le précurseur de Rameau dans le genre comique (comédie lyrique chantée telle que Le Mariage de Ragonde, ou la Veillée de village, 1714). Il occupe une place de choix dans l'histoire de la symphonie française (cf. le ballet héroïque Les Amours des dieux, 1727, en raison de son instrumentation et de son orchestration ; de même, les deux suites, Fanfares pour les trompettes, violons, hautbois et timbales avec une suite de symphonies mêlées de cors de chasse, 1729). De ses œuvres pour le théâtre, on peut citer, notamment, les tragédies lyriques Ariane (1717) et Pirithoüs (1723), l'opéra-ballet, Les Festes ou le Triomphe de Thalie (1714), ainsi que Le Triomphe des sens (1732), La Provençale (1722). De sa musique religieuse, à un Premier Livre de cantates (1729) et à un Recueil de neuf cantatilles françaises avec symphonie (1729) font suite des petits Motets à une et deux voix avec symphonie (1742) et une Messe du Saint-Sacrement. Son Te Deum fut exécuté avec grand succès au Concert spirituel. Mouret excelle, en raison de sa verve prodigieuse et de sa gaieté, dans la musique de « vaudeville » ; on lui doit environ deux cents Divertissements, composés pour la Comédie-Italienne et dédiés au duc d'Orléans (6 vol., de 1718 à 1737). Il écrivit encore trois livres d'Airs sérieux et à boire (1719, 1727), un Concert de chambre pour les violons, les flûtes et les hautbois (1734), etc. Méridional comme Campra, de peu son aîné, Mouret possède comme lui un don mélodique inépuisable, coulant et populaire ; ses rythmes vivent par leur originalité et leur spontanéité ; il cultive les recherches de timbre.

— Pierre-Paul LACAS

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Écrit par

  • : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien

Classification

Média

Piccolo : exemple sonore (2) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Piccolo : exemple sonore (2)

Autres références

  • MARIVAUX PIERRE CARLET DE CHAMBLAIN DE (1688-1763)

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    ...Mère confidente). Les spectacles italiens comportaient souvent aussi des intermèdes musicaux et lyriques, dus à quelques remarquables compositeurs comme Jean-Joseph Mouret, qu’on oublie souvent aujourd’hui, alors même qu’ils participent de la signification de plusieurs comédies de Marivaux.