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JOUZEL JEAN (1947- )

Jean Jouzel - crédits : S. Kipsthul

Jean Jouzel

Jean Jouzel est un paléoclimatologue et un glaciologue français de réputation internationale. Né à Janzé (Ille-et-Vilaine) le 5 mars 1947, d’une famille d’agriculteurs bretons, il sort ingénieur de l’École supérieure de chimie industrielle de Lyon en 1968. Il cherche alors un laboratoire d’accueil pour préparer une thèse. Ce sera au Centre d’études nucléaires (C.E.N.) de Saclay, dans le service d’Étienne Roth, sous la direction de Liliane Merlivat. Il soutient, en 1974, sa thèse sur la complémentarité des mesures de deutérium et de tritium – deux isotopes naturels de l’hydrogène – pour l’étude de la formation des grêlons.

Des grêlons aux glaces de l’Antarctique

À partir de l’hiver de 1957, le glaciologue Claude Lorius part en mission en Antarctique. De chacune de ses campagnes, il revient avec des échantillons de glace pour qu’en soit mesuré, au laboratoire de géochimie isotopique de Saclay, la proportion d’isotopes lourds de l’hydrogène, un indicateur de la température à laquelle la neige s’est formée. La voie est tracée, et Jean Jouzel va orienter sa passion scientifique vers l’utilisation des formes isotopiques de la molécule d’eau en vue de reconstituer les changements climatiques passés à partir des glaces polaires et la modélisation isotopique associée.

C’est en proposant, à la fin des années 1970, les isotopes de l’eau dans un modèle de circulation générale de l’atmosphère qu’il sera à l’origine d’une approche novatrice mise en œuvre dans sa thèse par Sylvie Joussaume. Il saura la faire fructifier au cours d’un séjour de deux ans aux États-Unis en utilisant le modèle du Goddard Institute for Space Studies, G.I.S.S. (université Columbia, New York), un institut de la N.A.S.A., et en réalisant des simulations aussi bien pour le climat actuel que pour celui du dernier maximum glaciaire (il y a environ 18 000 ans). Parallèlement, les enregistrements climatiques mesurés le long des carottes de glace polaire s’enrichissent et Jean Jouzel utilise sa modélisation pour montrer que l’utilisation du paléothermomètre isotopique fondée sur les données obtenues à partir des précipitations actuelles est valide aussi pour le passé dans le cas de l’Antarctique, mais pas au Groenland.

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au C.N.R.S., laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement

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Média

Jean Jouzel - crédits : S. Kipsthul

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