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SCHERRER JEAN-LOUIS (1935-2013)

Exotisme et fluidité

Jean-Louis Scherrer - crédits : Pierre Vauthey/ Sygma/  Getty Images

Jean-Louis Scherrer

Jean-Louis Scherrer peut alors réaliser son rêve : classer sa maison en haute couture, ouvrir une enseigne au 51, avenue Montaigne, à Paris, en 1971, et inaugurer une boutique de prêt-à-porter rue de Tournon. En 1976, le groupe Morton Norwich cède sa filiale Orlane, ce qui permet au couturier de prendre le contrôle de Jean-Louis Scherrer S.A. Une période faste s’ouvre : douze boutiques en 1977, une superficie doublée par l’annexion du 53, avenue Montaigne, le lancement du parfum, « Jean-Louis Scherrer » (suivi en 1986, par « Scherrer 2 » et « Nuits indiennes » en 1994), l’obtention en 1980 du dé d’or pour sa collection « Russe ». À la fin des années 1980, la société compte cent soixante employés.

Le couturier sait répondre au goût de l’ostentation des années 1980, tout en conservant une conception très précise de l’élégance française : sa silhouette emblématique (manteau droit, pantalon évasé, blouse de soie, étole imprimée) se distingue par ses coupes nettes. Il affectionne les imprimés fleuris, pied-de-poule, tigre ou panthère, les pois et les rayures autant que les contrastes de noir et de blanc. Pour le soir, d’opulentes robes brodées offrent une version contemporaine de l’Inde des maharajahs, de la Russie des tsarines ou de la Chine impériale… Jean-Louis Scherrer travaille avec sa fille, Laetitia, son mannequin vedette. Mieux que quiconque, il sait, par un simple fourreau exalter la sensualité féminine, comme on le voit avec la robe en mousseline panthère conçue pour Raquel Welch dans le film L’Animal (1977), de Claude Zidi.

Son succès précoce aux États-Unis lui vaut une clientèle prestigieuse : Jackie Kennedy, sa belle-sœur Pat Lawford ainsi que Rose Kennedy. Considéré comme un des derniers représentants de la haute couture, il a habillé Anémone Giscard d’Estaing, épouse de l’ancien président de la République, ainsi que les têtes couronnées, de Paola de Belgique à Farah Diba, femme du dernier shah d’Iran.

En 1989, Jean-Louis Scherrer cède 87 p. 100 de son capital à Ilona Gestion, qui appartient au groupe japonais Seibu et à Hermès. Des partenaires qui, rapidement, l’évincent. En 1992, il est licencié et perd l’usage de son nom ; c’est une première dans l’histoire de la mode. Jean-Louis Scherrer se retire alors définitivement de la scène de la mode. Il est remplacé par Erik Mortensen puis, à partir de 1997, par Stéphane Rolland. La maison Scherrer ferme définitivement ses portes en 2008. Jean-Louis Scherrer s’est éteint le 20 juin 2013.

— Catherine ORMEN

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Jean-Louis Scherrer - crédits : Pierre Vauthey/ Sygma/  Getty Images

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Autres références

  • TRIANGLE D'OR (Paris)

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    ...pour ses commerces de luxe : Dior, qui fut le premier à s'y installer en 1947, Nina Ricci, Jean-Louis Scherrer, les briquets Dupont ou les sacs Vuitton. J.-L. Scherrer venait de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, pourtant fort cotée. Mais, au début des années 1970, il n'a pas voulu rester à l'écart du mouvement...