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MICHEL JEAN (1435-1501)

Médecin d'Angers, recteur de l'université, qui remanie le texte de la Passion composée par Arnoul Gréban. Son Mystère de 29 926 vers (éd. O. Jodogne) reprend une partie des dialogues de son prédécesseur (jusqu'à 60 p. 100 dans la quatrième journée). Mais il supprime le prologue retraçant la Genèse, la Nativité et le Procès de Paradis entre Justice et Miséricorde, pour commencer au baptême de Jésus. Le travail de remaniement et d'amplification porte surtout sur les deuxième et troisième « journées » de Gréban, celles qui restaient, chez ce dernier, les plus fidèles aux Évangiles. Michel puise, au contraire, à des sources apocryphes et, voulant sans doute émouvoir le grand public, il ajoute des détails concrets, des personnages secondaires, des monologues et des jeux de scène (la Vierge s'évanouit au pied de la Croix). Judas est présenté comme un parricide incestueux, Lazare comme un noble chasseur, Madeleine comme une mondaine et une coquette. Ce Mystère de la Passion a été représenté à Angers en 1486, et plusieurs fois depuis. On dispose de quelques didascalies (instructions du dramaturge à ses interprètes), qui donnent une idée de la mise en scène : le « parc », ou lieu scénique, devait être circulaire, entouré de plusieurs étages servant soit aux personnages, soit au public. Le clergé participait à la représentation ; une messe était même célébrée sur place. De nombreuses éditions imprimées, parues de 1488 à 1550, attestent le succès d'un texte qui a dû séduire par sa « naïveté » concrète et pathétique.

— Daniel POIRION

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-Sorbonne

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