HUCLEUX JEAN OLIVIER (1923-2012)
Dessinateur et peintre, Jean Olivier Hucleux fut un pionnier du mouvement hyperréaliste qui s'est développé en Europe et aux États-Unis dans les années 1960.
Jean Olivier Hucleux, né en 1923 à Chauny (Aisne), travaille dans l'entreprise familiale de 1945 à 1965, puis s'établit comme brocanteur aux puces de Clignancourt à Paris. Il se remet à peindre, encouragé par des artistes tels que Jean-Pierre Raynaud. Il représente alors en peinture à l'huile des séries de Cimetières (1971-1974) d'une grande précision, qui sont exposés en 1972 lors de la Documenta de Kassel. À partir de 1974, il commence une série de portraits grandeur nature d'anonymes, d'écrivains et d'artistes : une représentation de sœurs jumelles, des portraits de sa famille, Jean-Pierre Raynaud, Jean Le Gac, Roman Opalka, Erik Dietman, César, Arman, Andy Warhol, Alberto Giacometti... Il reçoit notamment des commandes pour réaliser des portraits des présidents Georges Pompidou (1984) et François Mitterrand (1985), du cuisinier Paul Bocuse (1980), du directeur du Musée national d'Art moderne Pontus Hulten et du collectionneur Peter Ludwig. Dès 1975, il participe à des expositions comme European Painting in the 70' au Los Angeles County Museum ou Copie conforme (1979) au Centre Georges-Pompidou à Paris, à côté des artistes hyperréalistes Chuck Close et John De Andrea.
À partir des années 1980, il réalise sur papier à la mine de plomb des dessins grandeur nature à partir de photographies d'artistes célèbres, tels que Pablo Picasso, Samuel Beckett, Antonin Artaud (1986), Marcel Duchamp, Francis Bacon, Joseph Beuys (1987), Yves Klein (1988), Piet Mondrian (1990).
Au début des années 1990, il entame une nouvelle expérience plastique en créant des « dessins de déprogrammation » réalisés intuitivement. Il tente ainsi de laisser affleurer des associations d'éléments écrits, chiffrés, figuratifs, géométriques, sans idées préconçues. Au dos de toiles de deux mètres de côté, il réalise alors des Squares à l'encre de chine, puis prolonge son expérience via des programmes informatiques.
Son œuvre a donné lieu à des rétrospectives au musée d'art contemporain de Lyon (1999), au musée des Beaux-Arts de Dole dans le Jura (2009) ainsi qu'à un film documentaire, Jean Olivier Hucleux, du travail à l'œuvre (2011).
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Autres références
-
HYPERRÉALISME
- Écrit par Élisabeth LEBOVICI
- 3 196 mots
...d'imiter à la perfection et de produire une infime trace d'originalité, de se poser en virtuose et d'opérer des gestes de fabrication laborieux et fatigants – « On ne peut pas tricher, affirme Hucleux, on est obligé [d'y passer] trois mois, à raison de quinze heures par jour » –, tout cela pour la simple beauté...