RAMEAU JEAN-PHILIPPE
Le grand essor
La Pouplinière entretenait un orchestre : il en confie la direction à Rameau. Mme de La Pouplinière devient son élève et fait de son hôtel un cénacle artistique, où Rameau rencontre l'abbé Pellegrin et Voltaire, qui lui donnent ses premiers livrets. C'est à l'hôtel de La Pouplinière qu'on crée, en concert, Hippolyte et Aricie, sa première tragédie lyrique, qui est ensuite représentée à l'Académie royale de musique le 1er octobre 1733. Dès lors, c'est une étonnante floraison d'ouvrages lyriques (il en écrit deux ou trois par an) qui vont hisser le nom de Rameau au pinacle. Il devra cependant lutter pour les imposer : lutte contre les tenants de la tradition lulliste, effrayés de ses audaces harmoniques et de ses innovations dans le domaine de l'instrumentation ; lutte, plus tard, contre d'Alembert et Rousseau et les partisans des bouffons italiens. Il apparaît alors comme le champion de la musique française.
Rameau fournit des spectacles tant à l'Opéra qu'à la cour de Versailles, tragédies lyriques, opéras-ballets, divertissements et pastorales dont les principaux sont : Hippolyte et Aricie (1733), Les Indes galantes (1735), Castor et Pollux (1737), Les Fêtes d'Hébé (1739), Dardanus (1739), Platée (1745), La Princesse de Navarre (1745), Les Fêtes de l'hymen et de l'amour(1747), Pygmalion (1748), Les Surprises de l'amour (1748), Zoroastre (1749), Les Paladins (1760). Les Boréades (1764). Cette dernière œuvre fut exécutée en concert en 1964 seulement.
En 1753, Rameau s'était brouillé avec La Pouplinière. Les dernières années de sa vie furent marquées par sa querelle aiguë et passionnée avec Rousseau qui, avec infiniment d'incompétence et de mauvaise foi, reprochait à Rameau la complexité de ses « symphonies » et son harmonie trop riche : « La tête a peine à tenir au tintamarre continuel », écrivait-il au baron Grimm. Rousseau avait réussi à entraîner les Encyclopédistes ; Rameau eut pour lui le roi, Voltaire et l'immense majorité du public. Mais il ne se grandit pas en se laissant entraîner dans une polémique stérile.
Il mourut à Paris et fut enterré à l'église Saint-Eustache.
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Écrit par
- Roger BLANCHARD : musicologue
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