HAIGNERÉ JEAN-PIERRE (1948- )

Quatrième Français à être allé dans l'espace, après Jean-Loup Chrétien, Patrick Baudry et Michel Tognini, Jean-Pierre Haigneré naît à Paris le 19 mai 1948. Il entre en 1969 à l'École de l'air de Salon-de-Provence, où il obtient un diplôme d'ingénieur en 1971. Breveté pilote de chasse à Tours en 1973, il occupe jusqu'en 1983 divers postes dans l'armée de l'air française et à la Délégation générale pour l'armement (D.G.A.). Il est commandant d'escadrille à la 13^e escadre de chasse de Colmar, où il vole sur Mirage 5 et sur Mirage III E. Il suit la formation de pilote d'essai à l'Empire Test Pilots School de Boscombe Down, en Grande-Bretagne, dont il sort diplômé en 1981 ; il reçoit alors les trophées Hawker Hunter et Patuxent Shield. De retour en France, il est responsable de la mise au point du Mirage 2000 N au Centre d'essais en vol de Brétigny-sur-Orge, où il est promu chef pilote d'essai en 1983.

En septembre 1985, Jean-Pierre Haigneré est sélectionné comme astronaute par le Centre national d'études spatiales (C.N.E.S.). Du 1^er septembre 1986 à 1989, il supervise la division vols habités au sein de la direction Hermès et vols habités du C.N.E.S., participant à ce titre aux études préliminaires de l'avion spatial Hermès. Il développe et met au point le programme de la Caravelle Zéro g du C.N.E.S., utilisée pour les vols paraboliques recréant l'impesanteur ; il devient le responsable technique et opérationnel de ce programme.

En décembre 1990, il est désigné comme cosmonaute de réserve de Michel Tognini pour la mission franco-russe Antarès, et il part s'entraîner à la Cité des étoiles, près de Moscou. Le 1^er juillet 1993, il décolle de Baïkonour à bord du vaisseau Soyouz TM-17, en compagnie de Vasili Vasilievitch Tsibliev et d'Alexandre Alexandrovitch Serebrov, pour atteindre le 3 juillet la station Mir ; Jean-Pierre Haigneré va se livrer à des expériences scientifiques et médicales dans le cadre de la mission franco-russe Altaïr, qui durera 20 jours et 16 heures ; il revient sur Terre le 22 juillet, à bord de Soyouz TM-16, avec l'équipage présent dans Mir depuis six mois, composé de Guennadi Mikhaïlovitch Manakov et d'Alexandre Fedorovitch Polechtchouk.

En 1995 et 1996, Jean-Pierre Haigneré participe, au centre de contrôle des vols spatiaux russe de Kaliningrad, aux opérations des missions Euromir 95 de l'Agence spatiale européenne (E.S.A.) et Cassiopée du C.N.E.S., qui voit l'astronaute française Claudie André-Deshays effectuer son premier vol spatial (17 août-2 septembre 1996). De retour en France, il est pilote d'essai du nouvel Airbus A 300 Zéro g, qui a succédé en 1997 à la Caravelle Zéro g. En décembre 1996, il est désigné comme doublure de Léopold Eyharts, qui quitte Baïkonour le 29 janvier 1998 pour la mission Pégase à bord de Mir. En juin 1998, il rejoint le corps des astronautes de l'E.S.A., dont le centre est situé à Cologne.

En 1999, il effectue un deuxième vol dans l'espace : il s'agit de la mission franco-russe Perseus, dernière mission internationale vers Mir avant la destruction de la station, le 23 mars 2001. Il décolle de Baïkonour le 20 février à bord de Soyouz TM-29 (avec le Russe Victor Mikhaïlovitch Afanassiev et Ivan Bella, premier astronaute slovaque), rejoint Mir le 22 février et regagne la Terre le 28 août, à bord de Soyouz TM-29 (avec Afanassiev et Sergueï Vassilievitch Avdeïev). Il est resté dans l'espace 188 jours 20 heures et 12 minutes : c'est alors le plus long séjour dans l'espace effectué par un astronaute non-Russe à bord de Mir et le plus long jamais réalisé par un astronaute français. Il réalisera lors de cette mission une sortie extravéhiculaire de plus de 6 heures au cours de laquelle il lancera dans l'espace Spoutnik-99, réplique du premier satellite artificiel[...]