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SENEBIER JEAN (1742-1809)

Bibliographe et naturaliste suisse d'expression française. Pasteur de Chancy (1769), Jean Senebier s'intéresse aux sciences naturelles et à la chimie (grâce à P.-F. Tingry). En 1775, nommé bibliothécaire de la ville de Genève, il classe méthodiquement les ouvrages. Ses travaux reflètent ses trois centres d'intérêt : Essai sur l'art d'observer et de faire des expériences (1775), Catalogue raisonné des manuscrits conservés à la bibliothèque de Genève (1779), Histoire littéraire de Genève (trois importants volumes, 1786). L'année suivante, il participe à la création du Journal de Genève dans lequel il fera paraître de nombreux mémoires sur la chimie, la physique et les sciences naturelles.

Dès la fin du xviiie siècle, les savants, tels J. Priestley et J. Ingen-Housz, s'intéressent aux échanges gazeux qui se font entre les végétaux et l'atmosphère ; mais les résultats de leurs expériences seront corrigés et éclaircis à la lumière des travaux de Lavoisier sur la composition de l'air. Reprenant les expériences de Charles Bonnet et celles d'Ingen-Housz, Senebier démontra que le gaz carbonique aussi bien atmosphérique que dissous dans l'eau est absorbé par toutes les parties vertes des plantes, puis décomposé par la lumière solaire en « air déphlogistiqué » (oxygène), qui est rejeté dans l'atmosphère, et en un « phlogistique » (carbone), qui est fixé par la plante. Les conceptions de Senebier sur la photosynthèse, exposées dans Mémoires physico-chimiques sur l'influence de la lumière solaire pour modifier les êtres des trois règnes de la nature, et surtout ceux du règne végétal (1782), Recherches sur l'influence de la lumière pour métamorphoser l'air fixe en air pur par la végétation (1783), Action de la lumière solaire sur les végétaux (1788) et Physiologie végétale (1800), furent complétées par Nicolas Théodore de Saussure, qui prouva notamment que les plantes vertes tirent leur carbone exclusivement du gaz carbonique atmosphérique.

Parmi ses autres ouvrages, citons : Usage du suc gastrique dans la chirurgie (1785), Influence de l'air dans la germination de différentes graines (1801), Dictionnaires des bois et des forêts. En outre, il traduit diverses œuvres de Spallanzani, tels les Mémoires sur la respiration (1803) qui révélèrent que Spallanzani étudia, durant les dernières années de sa vie, les conditions de la respiration chez les invertébrés et les vertébrés dans l'optique des idées de Lavoisier. Enfin, il publie un Essai de théologie, ou Théorie des causes finales et traduit du grec les livres apocryphes pour une nouvelle édition des Écritures par un groupe de pasteurs dont il faisait partie.

— Jacqueline BROSSOLLET

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  • PHYSIOLOGIE ANIMALE (histoire de la notion)

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    ...dont le plus célèbre est celui d'Albert Haller (1708-1777), connu sous le titre de Elementa physiologiae, en huit volumes (1757-1766). De ce traité Jean Sénebier, dans son Éloge d'Albert Haller (1778), a écrit : « La Physiologie est la base de la Médecine, elle présente à celui qui l'exerce l'état...