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WEISSENBACH JEAN (1946- )

Généticien de renommée internationale, Jean Weissenbach est né à Strasbourg le 13 février 1946. Ancien élève du lycée Kléber, il a fait ses études à la faculté de pharmacie de Strasbourg (dont il fut diplômé en 1969) et débuté ses recherches sur les structures et les modifications chimiques des molécules d'ARN de transfert nécessaires à la synthèse des protéines. Il obtient son doctorat ès sciences en 1977 et part alors pour un stage postdoctoral à l'institut Weizmann en Israël, où il s'intéresse aux protéines humaines à activité antivirale dont il réussit à cloner l'un des gènes en 1981, après son retour en France, à l'Institut Pasteur. Après avoir constitué, en 1982, un premier groupe de recherche pour étudier la détermination génétique du sexe chez l'être humain et établi une première carte du chromosome Y, Jean Weissenbach devient, en 1990, directeur de l'Unité de génétique moléculaire humaine de l'Institut Pasteur et, la même année, directeur du projet de cartographie génétique de l'homme au Généthon. En 1995, il prend la direction du laboratoire du C.N.R.S. des maladies génétiques humaines au Généthon. En 1997, il devient directeur général du Génoscope-Centre national de séquençage (C.N.S.) qui venait d'être créé pour permettre à la France de participer au séquençage du génome humain et de développer les recherches en génomique. Auteur de plus de cinq cents publications originales dans des revues internationales qui font de lui l'un des chercheurs les plus cités au monde, Jean Weissenbach a reçu de nombreux prix scientifiques, dont le grand prix de la Fondation de la recherche médicale. Membre de l'Académie des sciences et de plusieurs organisations scientifiques internationales, il a reçu la médaille d'or du C.N.R.S. en 2008.

À la fin des années 1980, on commençait à débattre du séquençage intégral du génome humain qui, compte tenu des méthodes alors disponibles, était un projet considérable, de longue haleine, coûteux et nécessitant une large collaboration internationale à mettre en place. Jean Weissenbach avait une expérience en cartographie moléculaire du génome humain. Le Centre d'étude du polymorphisme humain (C.E.P.H.) venait de constituer des collections d'ADN à partir de familles choisies. Pour passer à l'échelle du génome, il fallait inventer de nouvelles méthodes. Après diverses tentatives, Jean Weissenbach choisit les microsatellites comme marqueurs de génotypage. Le projet est proposé à l'Association française contre les myopathies (A.F.M.), qui lui apporte le soutien financier nécessaire et les locaux pour installer un laboratoire à Évry, le Généthon. Une première carte génétique est établie dès 1992, encore grossière mais suffisante pour identifier les déterminants monogéniques. Une deuxième version est établie en 1994, puis une troisième avec près de 5 300 marqueurs en 1996, utilisable pour la recherche des prédispositions aux maladies multifactorielles. Il s'agit des publications scientifiques les plus citées à leur époque. Plus de la moitié de tous les marqueurs alors identifiés à travers le monde étaient ceux de l'équipe de Weissenbach au Généthon. La contribution française était devenue la pierre angulaire du projet international sur le génome humain et de nombreux gènes purent être identifiés par clonage positionnel. Grâce aux activités de service mises en place par Jean Weissenbach, plusieurs équipes françaises, en plus de la sienne, gagnèrent ces « courses aux gènes ».

Alors que la carte physique nécessaire au programme public de séquençage du génome humain se construisait à partir de la carte génétique du Généthon, la France ne disposait pas de capacités de séquençage pour conserver sa place dans le concert international où le rythme s'accélérait.[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie et à l'Institut Pasteur

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