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JÉSUS ou JÉSUS-CHRIST

Les représentations du Christ dans l'art

Christ en Soleil de justice - crédits : British Library/ AKG-images

Christ en Soleil de justice

Le Christ est devenu au cours des siècles de christianisme la pierre angulaire de la représentation du divin ou de réalités spirituelles, voire métaphysiques. Dans les trois derniers siècles du Ier millénaire, la crise violente de l'iconoclasme a conduit les Églises à élaborer une théologie de l'image qui justifie la figuration du Dieu-Homme. La tradition iconographique, s'appuyant sur un consensus dogmatique ecclésial, s'est fixée dans l'Orient orthodoxe et s'y est perpétué jusqu'à aujourd'hui ; en revanche dans l'Occident catholique romain elle a été petit à petit transformée au profit des différents courants et individualités qui se sont manifestés selon les cultures et les époques.

Après le concile de Trente, les deux traditions des figurations christologiques se sont définitivement établies : l'orientale fondée sur des canons et une technique très stricts, totalement distincte de la peinture « profane » ; l'occidentale où la peinture religieuse, qui n'est pas séparée de la peinture en général, a valeur d'édification.

À partir du xviiie siècle, sous la poussée de la sécularisation de plus en plus forte de la culture, le sujet du Christ aura tendance à être utilisé par les artistes tant chrétiens que non chrétiens comme un thème parmi d'autres. Dépouillé de ses éléments figuratifs multiséculaires, il reste comme métonymie de la souffrance humaine et de l'espérance, exemple d'idéal humain représenté dans chaque pays sous des traits anthropologiques nationaux.

De la possibilité de représenter le divin

La division entre Occident et Orient dans le monde chrétien s'est établie, pour une part importante, à partir de la question de l'image, en premier lieu de l'image du Fils de Dieu. Issu du judaïsme pour lequel toute image est interdite, parce que susceptible de provoquer l'idolâtrie, mais évoluant dans le monde gréco-romain où il y a une profusion de représentations de dieux et de demi-dieux, le christianisme, jusqu'au ve siècle, développera de façon diffuse et quelque peu anarchique un art avec des images représentant le Christ, Marie, les saints d'une manière « réaliste » ou symbolique (croix, agneau, cep). Les cultes des morts en Égypte, à Rome et en Syrie eurent une grande influence sur la formation de l'iconographie chrétienne de façon générale. Jusqu'au concile iconoclaste de Constantinople en 754, convoqué par Constantin V Copronyme, il n'y eut pas de doctrine ecclésiale concernant les images sacrées. On constate en effet que certains fidèles les rejettent, d'autres les acceptent. L'iconographie du Christ s'établit peu à peu. Avant le ive siècle, ce ne sont que des représentations didactiques, pourrait-on dire, des épisodes de la vie de Jésus ; puis après le Ier concile œcuménique de Nicée, en 325, au fur et à mesure que le christianisme se fait de plus en plus officiel, apparaissent les scènes de la Passion ou encore la figuration du Christ-Roi.

Au ive siècle, saint Basile le Grand peut affirmer que « l'honneur rendu à l'image se rapporte au prototype ». Les empereurs byzantins se servent des images sacrées, surtout de celle du Christ, pour exprimer et propager des idées religieuses et politiques. L'Église, elle, ne se prononça pas de façon universelle. On note, au ive siècle, des rejets de toute représentation du divin ou du sacré sur les murs des églises (synode local d'Elvire en Espagne, entre 305 et 312 ; lettre d'Eusèbe à Constantia, sœur de l'empereur Constantin ; textes de saint Épiphane de Chypre...). En revanche, le concile Quinisexte (in Trullo), tenu à Constantinople en 691, affirme dans le canon 82 qu'il faut représenter le Christ non sous la forme symbolique de[...]

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Écrit par

  • : théologien, docteur en théologie, doyen de la faculté de théologie de l'Institut catholique de Paris
  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)
  • : agrégé de l'université, docteur ès lettres, directeur de recherche émérite au C.N.R.S.

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Adoration des Mages, P. P. Rubens - crédits : Musée des Beaux-Arts, Lyon

Adoration des Mages, P. P. Rubens

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-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine

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