JEU
Quand le jeu n’est plus du jeu
La pratique des jeux doit s’accompagner d’un certain contrôle cognitif, émotionnel et social. Par exemple, dans les cours de récréation, les jeux sont libres et créatifs... mais les adultes doivent toujours être attentifs aux situations où manifestement les jeux risquent de « déraper » (prises de risque, harcèlement, conflits, manque d’anticipation des conséquences pour soi-même ou pour autrui, etc.).
Par ailleurs, comme pour d’autres activités, la pratique des jeux peut devenir addictive. Dans le cas des jeux vidéo, l’addiction n’est pas une simple question de temps passé devant les écrans. Il y a addiction quand la pratique d’un jeu est tellement investie qu’elle prend la place d’autres investissements possibles ou nécessaires et que la personne éprouve des difficultés importantes à s’en détacher. En réalité, la proportion de joueurs dépendants chez les jeunes apparaît relativement faible quoique un peu plus forte chez les adolescents. Elle varie de 3,7 à 12 % selon les études.
L’impact négatif des jeux vidéo violents fait débat. Mais les différences de points de vue peuvent en partie s’expliquer par des différences de méthode. Des études expérimentales auprès de jeunes adultes ont montré que les jeux vidéo violents (en comparaison des non violents) augmentent l’agressivité des participants dans les activités qui suivent. Mais, utilisant une autre méthodologie, des enquêtes ont comparé, sur diverses variables d’ajustement, des populations d’enfants et de préadolescents qui se différenciaient selon la fréquence et le type de jeu pratiqué. Dans ce cas, les résultats ne permettent pas d’affirmer que la pratique des jeux vidéo (même violents) augmenterait les difficultés comportementales. D’autres variables psychosociales, comme les relations avec l’entourage ou le vécu de la violence dans la vie réelle, apparaissent plus déterminantes.
En résumé, les conséquences psychologiques de la pratique des jeux vidéo ne peuvent pas être évaluées de façon globale sans tenir compte de la variabilité importante des types de jeux (qui favorisent à des degrés divers la compétition ou la coopération), du temps passé à jouer, du contexte familial et social.
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Écrit par
- Henri LEHALLE : professeur émérite, université de Montpellier-III-Paul-Valéry
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