JEUX OLYMPIQUES Le relais de la flamme olympique
Histoires de relais...
Le relais de la flamme olympique devient vite un élément incontournable des Jeux. À chaque édition, le comité d'organisation tente d'apporter sa touche personnelle, de mettre en valeur un élément du patrimoine historique ou sportif du pays hôte. En ce qui concerne les Jeux d'hiver, le relais est organisé pour la première fois à l'occasion de l'édition d'Oslo, en 1952 : la flamme n'est pas allumée à Olympie, mais à Morgedal, dans le foyer de Sondre Norheim, le « père » du ski norvégien. (Ce n'est qu'à partir de 1964 que la flamme sera allumée à Olympie pour les Jeux d'hiver.) En 1956, les Jeux d'été se déroulent à Melbourne : la flamme olympique prend donc l'avion. En 1960, pour les Jeux de Rome, le relais ne traverse que deux pays (la Grèce et l'Italie), mais les organisateurs conçoivent un « relais antique » : les mille cinq cent vingt-neuf relayeurs passent devant de multiples sites de l'Antiquité gréco-romaine, souvent peu connus du public ; la torche, dessinée par Amedeo Maiuri, évoque les flambeaux figurant sur les monuments anciens.
En 1968, le comité d'organisation des Jeux de Mexico accorde une place très importante au relais. Le parcours épouse l'itinéraire qu'emprunta Christophe Colomb quand il découvrit l'Amérique en 1492, un descendant du navigateur, Cristóbal Colón de Carbajal, assurant le dernier relais sur le territoire espagnol ; la flamme fait une halte dans l'antique cité de Teotihuacán, où elle est exposée au sommet de la pyramide de la Lune, symbolisant le lien entre les civilisations gréco-latines et préhispaniques ; nageurs, rameurs et skieurs nautiques sont invités à se transmettre la torche au large de Veracruz. En 1976, la technologie est à l'honneur : la flamme est expédiée d'Athènes à Ottawa sous forme d'un signal électronique transmis par câble téléphonique en direction d'un satellite Intelsat, puis un rayon laser lui redonne son aspect originel et le relais vers Montréal commence.
En 1992, pour les Jeux d'hiver d'Albertville, la flamme voyage en Concorde d'Athènes à Paris ; en 1996, la torche est transportée dans l'espace par des astronautes ; en 2000, des plongeurs sous-marins lui font visiter la Grande Barrière de corail.
En 2008, à l'occasion des Jeux de Pékin, un gigantesque relais (137 000 kilomètres) est mis sur pied, la flamme est acheminée au sommet de l'Everest, sur le toit du monde. Mais on retient surtout que le relais est perturbé, notamment à Londres, Paris, San Francisco et Buenos Aires, par des mouvements hostiles qui protestent contre la répression brutale par le régime chinois de manifestations de moines tibétains en mars 2008 à Lhassa. En 2010, pour les Jeux d'hiver de Vancouver, le relais est également ponctué de manifestations de peuples autochtones qui protestent contre la situation qui leur est faite au Canada...
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Média