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JEUX OLYMPIQUES Les symboles olympiques

Le credo olympique

« L' important, c'est de participer » : cette formule éculée, répétée à l'envi à l'occasion des jeux Olympiques ou d'autres événements sportifs – surtout les jours de défaite –, résume de manière réductrice le credo olympique, qui est né en 1908 lors des Jeux de Londres. En effet, ces Jeux de Londres sont l'occasion d'un sévère affrontement sportif entre Américains et Britanniques. En 1907, lors de la session du C.I.O. tenue à La Haye, le comte Eugenio Brunetta d'Usseaux propose qu'un classement officiel soit établi entre les nations, le pays vainqueur recevant une statuette de Pallas Athéna que le comte apportait dans ses bagages. L'idée est retenue.

Les Américains arrivent à Londres pleins d'ambition et de morgue, déclarant qu'ils allaient enlever haut la main le « trophée du Championnat olympique ». Les Britanniques répliquent à leur manière, qui ne met guère en valeur leur fair-play, lequel, on le sait, est bien plus légendaire que réel : ils établissent eux-mêmes les règles, désignent les juges – tous britanniques –, édictent que les éventuelles plaintes seront examinées par un jury d'honneur nommé par le British Olympic Council (B.O.C.). Dès la cérémonie d'ouverture, le 13 juillet, l'antagonisme américano-britannique éclate au grand jour : pour la première fois, les athlètes de chaque pays défilent derrière leur drapeau national ; Ralph Rose, le porte-drapeau de la délégation des États-Unis, refuse de baisser, comme le voudrait le protocole, le Stars and Stripes en passant devant le roi Édouard VII.

Dès le début des compétitions, les récriminations américaines se multiplient : les Américains contestent pêle-mêle le règlement du saut à la perche, le système de classement retenu pour le « trophée du Championnat olympique », le fait que des officiels britanniques conseillent au grand jour les athlètes alors que les entraîneurs américains se voient refuser l'accès au stade. Le jury d'honneur du B.O.C. balaye ces accusations qu'il estime sans fondement ; la situation s'envenime, le « trophée du Championnat olympique » sera finalement annulé.

Pour respecter le jour du Seigneur, on ne concourt pas le dimanche durant cette olympiade. Le 19 juillet 1908, Mgr Ethelbert Talbot, évêque de Pennsylvanie présent à Londres dans le cadre de la cinquième conférence des évêques anglicans, prêche en la cathédrale Saint-Paul et prononce un sermon destiné aux concurrents belliqueux : « S'il n'y a qu'une chose à retenir de tous les mensonges sur les enseignements de l'Olympie antique, c'est que les Jeux en eux-mêmes sont au-dessus des questions de race et de récompenses. Saint Paul nous apprend à quel point le prix est insignifiant. Notre récompense n'est pas corruptible mais incorruptible, et même si seule une personne peut porter la couronne de lauriers, tout le monde peut partager la même joie de la compétition. » Quelques fidèles rapportent la phrase de l'évêque sous la forme suivante : « L'important dans ces olympiades n'est pas tant d'y gagner que d'y prendre part. » Le sermon ne connaît guère d'écho durant cette IVe olympiade, les décisions contestables continuant de se multiplier.

Néanmoins, Pierre de Coubertin reprend la phrase de Mgr Talbot en l'adaptant. Il la prononce, semble-t-il, à l'occasion d'une allocution durant les Jeux de Stockholm en 1912 : « Le plus important aux jeux Olympiques n'est pas de gagner mais de participer, car l'important dans la vie ce n'est point le triomphe mais le combat ; l'essentiel, ce n'est pas d'avoir vaincu mais de s'être bien battu. » Les paroles du baron ne connaissent à l'époque pas plus d'écho que le sermon de l'évêque. Il faut attendre 1932 et les Jeux de Los Angeles pour que le credo olympique[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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