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JEUX OLYMPIQUES Les symboles olympiques

Le serment olympique

Pierre de Coubertin fut toujours fasciné par l'Antiquité grecque. Or, durant les Jeux antiques, les athlètes prêtaient serment devant Zeus Horkios : ils juraient que leurs intentions étaient pures, qu'ils avaient observé les règles et qu'ils lutteraient loyalement. Longtemps, l'un des premiers soucis du mouvement olympique renaissant fut le respect des règles, notamment en ce qui concerne le statut « amateur » des concurrents. Pour Coubertin, le serment olympique a donc une double vocation : faire revivre une cérémonie de l'Antiquité ; tenter de s'assurer que tous les participants respecteront « ses » règles. Il rédige donc le texte suivant : « Nous jurons que nous nous présentons aux jeux Olympiques en concurrents loyaux, respectueux des règlements qui les régissent et désireux d'y participer dans un esprit chevaleresque, pour l'honneur de nos pays et pour la gloire du sport. » Le célèbre escrimeur belge Victor Boin est, en 1920 à Anvers, le premier sportif à prononcer le serment olympique.

De multiples champions lui succéderont. Chacun de ces sportifs est choisi par le comité d'organisation, en théorie pour son charisme et sa représentativité. Ainsi, en 1924 à Paris, Géo André, un athlète âgé de trente-cinq ans reconnu par ses pairs, héros de la Grande Guerre, prononce le serment. De même, en 1948, Londres choisit l'athlète Donald Finlay, qui s'est illustré dans la Royal Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1956, lors des Jeux d'hiver de Cortina d'Ampezzo, une femme est pour la première fois désignée : la skieuse Giuliana Minuzzo. On se souvient également d'Edwin Moses, le célèbre hurdler américain, pétrifié par le trac, qui bafouille son texte en 1984 à Los Angeles devant les télévisions du monde entier et que Pékin confia cette tâche à la grande championne de tennis de table Zhang Yining...

Par ailleurs, le texte du serment olympique n'est pas immuable. En 1964, le verbe « jurer », à connotation religieuse, est remplacé par le verbe « promettre » ; l'expression « pour l'honneur de nos pays », très nationaliste, laisse la place à la formule « pour l'honneur de nos équipes ». Dans la version actuelle, adoptée en 1999 et prononcée pour la première fois en 2000 à Sydney par la joueuse de hockey sur gazon australienne Rechelle Hawkes, l'engagement pour un sport sans dopage est exigé par le serment : « Au nom de tous les concurrents, je promets que nous prendrons part à ces jeux Olympiques en respectant et suivant les règles qui les régissent, en nous engageant pour un sport sans dopage et sans drogues, dans un esprit de sportivité, pour la gloire du sport et l'honneur de nos équipes. »

Enfin, depuis 1972, un officiel prononce le serment des juges : « Au nom de tous les juges et officiels, je promets que nous remplirons nos fonctions pendant ces jeux Olympiques en toute impartialité, en respectant et suivant les règles qui les régissent, dans un esprit de sportivité. »

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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