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GOURLEY JIMMY (1926-2008)

Pilier des clubs parisiens, le guitariste, compositeur et chanteur Jimmy Gourley s'est affirmé, des deux côtés de l'Atlantique, comme un instrumentiste de grand style et comme un complice particulièrement apprécié par la fine fleur des jazzmen.

James Pasco Gourley, Jr., naît le 9 juin 1926, à Saint Louis, dans le Missouri. Après de multiples déménagements, son père, voyageur de commerce, établit en 1932 le foyer familial à Chicago, où il fonde en 1936 le Monarch Conservatory of Music. Sa mère, d'origine espagnole, dévoile au jeune Jimmy la beauté des mélodies hispaniques et lui fait commencer l'apprentissage de la guitare dès 1938. Alors qu'il est encore au lycée, il est recruté dans l'orchestre de l'école par un camarade de classe nommé Lee Konitz (1941) ; c'est avec lui qu'il donnera ses premiers concerts. Il est d'abord attiré par le folk et la country music avant de se tourner vers le blues et le jazz. De 1943 à 1944, il travaille autour de Los Angeles avec divers groupes professionnels. Engagé dans l'U.S. Navy en 1944, il anime une émission de jazz diffusée dans tous le Pacifique sud. Démobilisé en juin 1946, il remplace Jimmy Raney – qui exercera une profonde influence sur son jeu – dans la formation de Jay Burkhart, qui accueille à l'occasion les saxophonistes Sonny Stitt et Gene Ammons (1946-1948). Après quelques mois passés au sein de la section rythmique de l'ensemble de Vido Musso, il devient en 1950 membre d'un quintette mené par Jackie Cain et Roy Kral.

En avril 1951, Jimmy Gourley part pour l'Europe, et il s'établit à Paris. Il se produit souvent au Tabou – où on le voit aux côtés d'Henri Renaud, de Martial Solal et de Bobby Jaspar –, dirige un quartette au Ringside et réalise de nombreux enregistrements avec Lee Konitz, Clifford Brown, Gigi Gryce, Zoot Sims (1953), Bob Brookmeyer et Roy Haynes (1954). À la fin de 1954, il regagne Chicago, où il joue et enregistre avec Chubby Jackson (1956-1957) et accompagne Anita O'Day (1957). À la fin de 1957, il revient à Paris, dont il va faire son véritable port d'attache. Après s'être produit pendant six mois au Mars Club avec le pianiste Art Simmons, il se produit, à partir de novembre 1958, au Blue Note, qui vient d'ouvrir ; il y dirige un quartette comprenant Henri Renaud, Jean-Marie Ingrand et Jean-Louis Viale ; il y sera applaudi jusqu'en 1963, aux côtés des grands solistes de passage comme Stan Getz, Zoot Sims, Lester Young, Jay Jay Johnson ou Bud Powell ; c'est lui qui incite le propriétaire du club à engager Kenny Clarke. Avec le grand batteur, Jimmy Gourley effectue en 1963 une longue tournée en Europe et en Afrique du Nord (ils participent notamment au premier festival de jazz de Carthage). Au Club Saint-Germain, à Paris, Gourley monte, la même année, un trio qui rassemble Kenny Clarke et Lou Bennett ; ce dernier sera remplacé en 1966 par Eddy Louiss. Après une parenthèse aux Canaries (1970-1972), il est de retour sur les bords de la Seine et grave avec cette dernière équipe augmentée de Guy Pedersen un excellent Bohemia after Dark. On peut alors entendre le guitariste – mais aussi le chanteur – dans des groupes à géométrie variable, au Club Saint-Germain, au Bilboquet et au Caveau de la montagne. Outre plusieurs enregistrements en trio, il grave quelques albums avec Guy Lafitte, Stéphane Grappelli et Lucky Thompson. Dans les années 1980, il se produit au sein d'un trio qui accueille le contrebassiste Pierre Michelot et Charles Bellonzi ou Philippe Combelle aux percussions. New York, Chicago et Los Angeles – où il produit en 1986 en duo avec le guitariste Mundell Lowe – lui font fête. À l'orée des années 1990, il retrouve les micros avec de nouveaux partenaires : Christian Escoudé, Richard Galliano, Marc Johnson, Victor Lewis, Ralph Moore, Don Sickler,[...]

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