JIVARO
Indiens de la région de la Montaña, en Équateur et au Pérou, au nord du río Marañon, les Jivaro sont également appelés Chiwano, Jibaro, Givari ou Givaro. Ce nom (avec ses variantes orthographiques), donné par les premiers conquistadores espagnols, est péjoratif, puisqu'il signifie « sauvage » ou « barbare ». Il regroupe plusieurs peuples : les Shuar (environ 50 000 au début du xxie siècle), les Aguaruna (env. 40 000), les Achuar (env. 10 000), les Huambisa (env. 7 000) et les Shiwiar (env. 700).
La culture jivaro possède peu de traits originaires des hautes terres et elle est plutôt liée à la forêt tropicale. Les Jivaro vivent des produits d'une agriculture de forêt, de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Leur vannerie et leur céramique sont analogues à celles des cultures de la forêt.
Le village jivaro est composé d'une seule maison communale occupée par une famille patrilinéaire étendue. Cette maison est édifiée sur un site facile à défendre, généralement surélevé. De grande dimension, elle est divisée à l'intérieur en deux parties : celle des femmes et celle des hommes. Bien que chaque maison soit un village économiquement et politiquement indépendant, elle fait partie d'un groupe social plus important qui comporte une demi-douzaine de maisons habitées par des familles apparentées. Ces maisons sont généralement situées sur les deux rives d'un cours d'eau. Ce groupe social n'a pas de chef, sauf en temps de guerre. La guerre, activité fréquente chez les populations voisines des Jivaro, atteint une plus grande importance encore chez eux. Depuis des siècles, les Blancs ont essayé de conquérir et de pacifier leur territoire, mais toujours en vain ; aujourd'hui encore, les luttes entre les communautés jivaro continuent. Divers motifs peuvent déclencher la guerre : la nécessité de venger la mort d'un membre du village, de prétendus actes de sorcellerie et surtout le prestige qui est attaché à l'action guerrière. La pratique qui consistait à réduire la tête des ennemis était destinée à s'emparer de l'esprit de l'ennemi et à prouver que les ancêtres avaient été vengés.
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Écrit par
- Susana MONZON : docteur de troisième cycle
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Autres références
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DESCOLA PHILIPPE (1949- )
- Écrit par Frédéric KECK
- 984 mots
- 1 média
Spécialiste de l'Amazonie, Philippe Descola a été titulaire de la chaire d' anthropologie de la nature au Collège de France de 2000 à 2019. Son parcours scientifique l'a conduit de la philosophie à l'anthropologie, en passant par l'observation de terrain intensive. Le « scandale logique...