BIDEN JOE (1942- )
Article modifié le
Du Sénat à la vice-présidence
Joe Biden affirme son ambition présidentielle dès l’élection de 1988, pour laquelle il déclare sa candidature en juin 1987. Mais des accusations de plagiat l’obligent à renoncer : il a repris sans les référencer de larges extraits d’un discours de Neil Kinnock, un brillant orateur du Parti travailliste britannique, et emprunté quelques phrases à Robert et John F. Kennedy. Une autre affaire de plagiat refait surface, datant de ses études de droit, en l’occurrence la copie de cinq pages sur quinze d’un article d’une revue juridique. Il est aussi révélé qu’il a largement exagéré ses résultats universitaires, peu flatteurs.
Il retire sa candidature le 23 septembre 1987 et se consacre alors à l’audition du juge Bork. Quelques mois plus tard, en février et mai 1988, il est opéré pour deux ruptures d’anévrisme.
Constamment réélu à son siège de sénateur, il est l’auteur des lois de 1994 contre les crimes violents et de 2000 contre les violences envers les femmes. Après les attentats du 11 septembre 2001 et la chute des talibans, il se rend en Afghanistan et vote en faveur de l’intervention en Irak.
En 2008, il renouvelle sa candidature à l’élection présidentielle, sans succès, n’arrivant que cinquième aux primaires de l’Iowa. Il est cependant choisi comme colistier par Barack Obama, qui apprécie sa connaissance des relations internationales et sa proximité avec la base ouvrière traditionnelle du Parti démocrate, en particulier les syndicats. La victoire d’Obama apporte à Joe Biden une envergure nationale avec le poste de vice-président, qu’il conserve durant le second mandat d’Obama, jusqu’en 2017.
Sa longue expérience au Sénat incite Obama à le charger des négociations avec le Congrès. Dans ce cadre, il bâtit des compromis acceptables par les deux partis avec Mitch McConnell, le redoutable chef des sénateurs républicains : en 2010 sur la prolongation des réductions d’impôts initiées sous G. W. Bush ; en 2011 pour augmenter le plafond de la dette autorisée au gouvernement fédéral ; et en 2013 pour éviter un blocage fiscal. Il y gagne une réputation d’habile négociateur.
En 2015, alors qu’il envisage une nouvelle fois de se présenter comme candidat à la présidence, le décès de son fils aîné Beau, promis à une belle carrière politique, l’affecte cruellement. Ne se sentant pas la force morale de soutenir une campagne difficile, il s’efface devant Hillary Clinton. Mais il ne renonce pas à briguer à nouveau l’investiture suprême.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Annick FOUCRIER : historienne, professeure émérite à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, histoire de l'Amérique du Nord, UMR SIRICE 8138
Classification
Média
Autres références
-
ALLEMAGNE (Politique et économie depuis 1949) - L'Allemagne unie
- Écrit par Étienne DUBSLAFF , Encyclopædia Universalis et Anne-Marie LE GLOANNEC
- 9 694 mots
- 4 médias
...l’Allemagne à prendre en charge sa part dans la défense européenne, Donald Trump décide de retirer des troupes américaines du sol allemand en 2020. L’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche en janvier 2021 est synonyme d’un premier apaisement des relations transatlantiques, dans la mesure où il rassure les partenaires... -
ARABIE SAOUDITE
- Écrit par Philippe DROZ-VINCENT , Encyclopædia Universalis et Ghassan SALAMÉ
- 25 169 mots
- 10 médias
En revanche, l’alternance à la Maison-Blanche peut entraîner des changements de climat politique pour le royaume, comme c’est le cas avec une administration Biden beaucoup moins favorable à l’Arabie Saoudite dès la campagne électorale, et qui annonce à son arrivée en fonction en 2021 la fin du soutien... -
COMMERCE INTERNATIONAL - Politique du commerce extérieur
- Écrit par Bernard GUILLOCHON
- 9 250 mots
...politique américaine, que les États-Unis doivent reprendre en main leur industrie, en particulier dans les secteurs des nouvelles énergies. Le président Joe Biden, élu en 2020, maintient l’essentiel de la politique commerciale restrictive de son prédécesseur et la renforce, en 2024, en fixant des droits... -
ÉCONOMIE MONDIALE - 2023 : dureté financière, ralentissement et fragmentation des échanges
- Écrit par Jean-Pierre FAUGÈRE
- 5 722 mots
- 8 médias
Votée en août 2022, la loi IRA (Inflation Reduction Act) commence à être appliquée. Joe Biden reconnaît lui-même que, malgré son nom, elle a « moins à voir avec la réduction de l’inflation qu’avec des mesures génératrices de croissance économique ». En effet, le volet baisse des prix des produits... - Afficher les 7 références