GANS JOE (1874-1910)
L'Américain Joe Gans, surnommé « The Old Master » (« le vieux maître »), fut l'un des meilleurs boxeurs de l'histoire dans la catégorie des poids légers. Mais, en raison de sa couleur de peau, noire, maints organisateurs de réunions de boxe l'obligèrent à « faire durer le combat » pour ne pas humilier des boxeurs blancs moins talentueux. Parfois, même, il dut leur laisser la victoire. En outre, il fut contraint de descendre à un poids inhabituel pour combattre. Peut-être affaibli par cette pratique, il contracta la tuberculose, qui précipita sa mort.
Né le 25 novembre 1874 à Baltimore, dans le Maryland, Joe Gans (de son vrai nom Joseph Gaines) combat déjà depuis onze ans chez les professionnels quand on lui permet enfin d'affronter le champion du monde des poids légers. Le 12 mai 1902 à Fort Erie (Ontario), il se mesure donc à Frank Erne, un Suisse installé à Buffalo, aux États-Unis. Au premier coup de poing, Erne s'effondre !
Deux ans plus tard, le 30 septembre 1904 à San Francisco, il affronte Jersey Joe Walcott, champion du monde des poids welter. Au bout de vingt reprises, les juges déclarent que les combattants sont à égalité, et Walcott conserve donc son titre.
Quand il défend son titre des poids légers face à Battling Nelson, le 3 septembre 1906 à Goldfield (Nevada), le match étant organisé par Tex Rickard, Gans est déjà malade. Il livre pourtant l'un de ses plus beaux combats. À la quarante-deuxième reprise, Battling Nelson lui assène délibérément un coup bas et se voit disqualifié. Lors du match-revanche, le 4 juillet 1908 à San Francisco, Joe Gans, affaibli par la maladie, est mis K.O. à la dix-septième reprise par Battling Nelson et cède son titre. Le 9 septembre 1908, Battling Nelson bat de nouveau Joe Gans, par K.O. à la vingt et unième reprise. Il s'agit du dernier combat de Joe Gans.
Joe Gans demeure alors plusieurs mois en Arizona afin de tenter d'enrayer la progression de la tuberculose qui le ronge, mais en vain. Lorsqu'il rentre à Baltimore pour y finir ses jours, le passage de son train est salué dans chaque gare par nombre de ses fans. La presse, quant à elle, décrit sa mort imminente, qui surviendra le 10 août 1910, comme une tragédie nationale.
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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