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TURNER JOE (1907-1990)

Joe Turner - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Joe Turner

Le jazzman Joseph Joe Turner – aucun lien de parenté avec le chanteur Joseph « Big Joe » Turner (1911-1985) – naît le 3 novembre 1907 à Baltimore, dans le Maryland. Nous ne savons rien de son enfance ni de sa formation, si ce n'est qu'il se fait remarquer en 1923 dans une compétition pour piano. C'est à New York qu'il commence sa carrière dans les clubs de Harlem. Il est bientôt appelé dans de nombreuses formations orchestrales : celles de Hilton Jefferson (1926), June Clark (1926-1927), Benny Carter (1929), Bingie Madison et Louis Armstrong (1930). En 1931, il rencontre la chanteuse Adelaide Hall et devient son accompagnateur attitré. Il la suit dans sa tournée européenne (1935-1936). C'est à cette occasion qu'il visite Prague, où il joue et enregistre avec l'orchestre tchèque de Jan Sima. Il se fixe alors une première fois à Paris, jusqu'en 1939. En soliste ou au sein de petites formations, il y fréquente assidûment les studios. De retour à New York (1939-1943), il continue de se produire avant d'être mobilisé pendant deux ans. En 1946, il entre dans la formation de Rex Stewart. Mais c'est l'Europe qu'il choisit, dès 1948, comme seconde patrie. Il ne la quittera plus désormais, réservant à la Suisse et à la France l'essentiel de ses apparitions publiques. Il meurt à Montreuil, près de Paris, le 22 juillet 1990.

Joe Turner est très certainement le dernier représentant de l'âge d'or du stride. Ce style – en français, « enjambée » –, jadis illustré par James P. Johnson, Fats Waller et Willie « The Lion » Smith, se définit habituellement comme un système de jeu à la main gauche : une basse sur les premiers et troisièmes temps, un accord sur les deuxièmes et quatrièmes. Il est en réalité infiniment plus varié qu'on ne l'imagine et permet aux plus talentueux toutes les libertés rythmiques et la plus totale fantaisie mélodique. Il n'est que d'écouter Joe Turner pour s'en convaincre. Solidité et volubilité de la main gauche, longues périodes héritées d'Art Tatum à la main droite construisent en finesse un art délicat et subtil.

— Pierre BRETON

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Joe Turner - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

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