JONGKIND JOHAN BARTHOLD (1819-1891)
Huitième enfant d'une famille paysanne, Jongkind entre à l'académie de La Haye à dix-sept ans. Il apprend alors la technique du dessin, mais surtout de l'aquarelle d'après nature. Lors d'un premier séjour en France, il se lie en 1846 avec Isabey qui lui fait découvrir les couleurs et les effets de lumière des plages normandes. En 1862, il rencontre, grâce à Moret, élève d'Isabey, Boudin qui jouera un rôle important dans la genèse de l'impressionnisme. Un goût commun pour le paysage exécuté sur le motif ainsi que pour l'étude des effets de la lumière sur le ciel et sur les plans d'eau rapproche les deux hommes. En 1863, après une période difficile, Jongkind se fixe à Honfleur où sa peinture atteint sa pleine maturité (Un port, 1855, aquarelle, musée de Rennes). Longtemps méconnu, le peintre ne rencontre pas le succès auprès du grand public avant 1870. En 1878, l'artiste s'installe à La Côte-Saint-André dont les paysages de neige l'aident à retrouver dans ses toiles les variations lumineuses (L'Isère à Grenoble, aquarelle, 1877, musée du Louvre). Rongé par l'alcool, il termine son existence à l'asile d'aliénés de Grenoble.
Héritier des paysagistes hollandais du xviie siècle (Ruisdael, Van Goyen), l'artiste construit des perspectives classiques aux vastes horizons où se répand une lumière de très grande qualité (Le Port d'Honfleur, crayon noir et lavis de bistre, 1864, musée du Louvre ; La Seine à Argenteuil, aquarelle, 1869, musée du Louvre). Son œuvre est pourtant inégale. Ses tableaux à l'huile se rattachent très directement à la grande tradition hollandaise ; il n'est donc pas possible de rattacher Jongkind à l'impressionnisme, car ni la division du ton ni l'emploi de la couleur-lumière n'apparaissent dans ces huiles. En revanche, dans ses dessins et dans ses merveilleuses aquarelles, Jongkind fait preuve d'une rapidité d'exécution que les impressionnistes s'efforceront à leur tour d'acquérir. En 1871, Edmond de Goncourt écrit dans son Journal : « Tout le paysage qui a une valeur à l'heure qu'il est descend de ce peintre, lui emprunte ses ciels, ses atmosphères, ses terrains. »
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Écrit par
- Charles SALA : professeur d'histoire de l'art à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
Classification
Médias
Autres références
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