ADAMS JOHN (1735-1826)
Deuxième président des États-Unis, diplomate, écrivain, John Adams est considéré comme l'un des « pères fondateurs » en raison du rôle qu'il joua pendant la révolution américaine. Né à Braintree (actuellement Quincy) dans le Massachusetts, appartenant à une famille de fermiers puritains, il est diplômé de Harvard en 1755 ; après une courte expérience de l'enseignement, il fait son droit puis devient avocat à Boston en 1758. Alors que commence à se créer l'aile radicale du mouvement d'opposition à l'Angleterre, dirigée par l'avocat James Otis, il collabore dès 1763 à plusieurs journaux de Boston et utilise cette tribune pour proclamer son opposition au Stamp Act de 1764 qui contraint à l'impôt du timbre tout écrit et tout document privé ou officiel.
Élu en 1771 à la Chambre coloniale du Massachusetts où il lutte vigoureusement contre les mesures prises par l'Angleterre contre les colonies, il est choisi en 1774 comme délégué au premier Congrès continental, où il milite en faveur de l'indépendance totale, puis en 1775 au deuxième Congrès où il convainc les délégués d'organiser la lutte armée sous le commandement de George Washington. Après avoir participé à la rédaction de la Déclaration d'indépendance et l'avoir défendue devant le Congrès (juin-juill. 1776) au cours de turbulents débats, il est envoyé en 1778 à Paris pour nouer les premiers contacts entre la France et la nouvelle nation. Son orgueil, son impatience le servent mal dans cette mission de courte durée ; au retour, il est élu à la Convention de préparation de la Constitution du Massachusetts (1779) ; il se rend en 1780 en Hollande où il fait reconnaître les États-Unis d'Amérique, et en 1782 à Paris avec John Jay et Benjamin Franklin pour négocier le traité de Paris qui met un terme à la révolution américaine.
Nommé ambassadeur des États-Unis à Londres, il écrit en 1787 la Défense des constitutions du gouvernement des États-Unis, dans laquelle, s'inspirant plus ou moins directement de Montesquieu, il développe les idées exprimées depuis 1776 sur la séparation des pouvoirs dans le cadre d'un système de poids et contrepoids (checks and balances) destiné à empêcher la tyrannie et sur la nécessité d'une Chambre haute composée des riches, des bien-nés et des « capables ».
Arrivé second à l'élection présidentielle de 1789, qui voit la victoire de Washington, il devient vice-président des États-Unis ; ce poste, « le plus insignifiant que l'imagination de l'homme ait conçu », lui permet néanmoins d'exercer une certaine influence ; il s'emploie notamment à résoudre des conflits politiques au Sénat entre démocrates, conduits par Thomas Jefferson, soucieux de préserver la liberté individuelle et de limiter les pouvoirs du gouvernement fort et centralisé favorisant les industriels, les propriétaires terriens et les marchands. Moins conservateur que d'autres, Adams devient cependant un des chefs du parti fédéraliste. Jusqu'à son élection à la présidence en 1796, où il l'emporte par trois voix de majorité, il n'est pas véritablement contesté. Il n'en commence pas moins son mandat entouré d'une certaine suspicion, tant de la part de Jefferson que de celle de Hamilton. Il continue la politique de Washington dont il garde le cabinet et, le plus souvent, sollicite le concours de Hamilton. Refusant d'être à la fois président et chef de parti, méconnaissant l'influence des partis, Adams, très vite, se trouve confronté à de nombreuses attaques. La Révolution française et la guerre entre la France et l'Angleterre qui s'ensuit, en accentuant l'opposition entre les fédéralistes, partisans de l'Angleterre et d'une défense armée vis-à-vis de la France, et les démocrates qui soutiennent celle-ci, alors que Adams souhaite avant tout promouvoir la paix par la négociation,[...]
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Écrit par
- Marie-France TOINET : directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques
Classification
Média
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