JOHN BULL
Dans la littérature et la caricature anglaises, John Bull représente l'Anglais « typique » ; on trouve pour la première fois le personnage dans La loi est un puits sans fond... (Law is a Bottomless-Pit..., 1712), l'une des cinq satires politiques connexes écrites par John Arbuthnot et qui furent à nouveau publiées par Swift et Pope sous le titre Le Procès sans fin (The History of John Bull, Londres, 1750 ?). Le Bull dépeint par Arbuthnot — un honnête marchand, bourru et facile à duper, mais susceptible de réveils vigoureux — devint très populaire au xviiie siècle, et s'établit au titre de personnification de la nation.
La Révolution française et les guerres napoléoniennes inaugurèrent la première grande époque de Bull dans la caricature. La caricature étrangère, hostile, l'identifia avec la « perfide Albion », tandis que les artistes nationaux firent entrer dans la convention une silhouette épaisse, plutôt stupide, alourdie par les dettes, les impôts, ou par l'oppression, selon les préférences politiques des artistes.
John Bull reconquit sa respectabilité au milieu de l'ère victorienne, lorsque, essentiellement sous l'influence du dessinateur humoristique HB (John Doyle), il devint un citoyen corpulent et prospère, assez proche du Pickwick de Dickens. Cependant, la représentation la plus familière et la plus fréquente de Bull fut celle que répandirent John Leech et sir John Teniel à travers les dessins humoristiques de grande audience du journal satirique Punch, dans lesquels il apparaissait sous les traits d'un fermier jovial, solide et carré, parfois vêtu d'un gilet aux couleurs de l'Union, avec un bouledogue sur les talons.
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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