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FRANKENHEIMER JOHN (1930-2002)

John Frankenheimer est né le 19 février 1930 à Malba, un faubourg de New York. Il fait ses études secondaires à l'Académie militaire de La Salle, de laquelle il sort diplômé en 1947, puis au Williams College, dans le Massachusetts, où, en 1951, il obtient une licence en lettres anglaises. La même année, il est appelé sous les drapeaux. Il sert pendant deux ans dans l'US Air Force. Versé dans la toute nouvelle unité cinématographique, il y tourne des films d'instruction militaire. Démobilisé en 1953, il est engagé par la chaîne de télévision C.B.S. en qualité d'assistant-réalisateur. En 1954, à la suite du départ de Sidney Lumet, il est nommé réalisateur et dirige, en novembre de la même année, sa première dramatique : The Plot Against King Solomon, dans le cadre de l'émission « You Are There ». De cette date à 1960, il signe plus de cent vingt dramatiques pour divers programmes, principalement « Climax » et « Playhouse 90' ». Il est bientôt considéré comme un des meilleurs metteurs en scène – avec Sidney Lumet, Robert Mulligan, Arthur Penn, Martin Ritt et Franklin Schaffner – du nouveau medium, qui connaît alors son âge d'or.

En raison de cette renommée, R.K.O. propose, en 1956, à John Frankenheimer de tourner un film. Il réalise The Young Stranger(Mon Père, cet étranger, 1957), un drame social qu'il a déjà mis en scène sous forme de dramatique l'année précédente. Toutefois, en raison des conditions de travail différentes de celles qu'il connaissait et de la mésentente avec l'équipe, il décide de retourner à la télévision où il signe des dramatiques qui – tels The Last Tycoon (1957), avec Jack Palance et Peter Lorre ; Old Man (1958), avec Sterling Hayden et Geraldine Page ; Days of Wine and Roses (1958), avec Cliff Robertson et Piper Laurie ; For whom the Bell Tolls (1959), avec Maria Schell et Jason Robards – accroissent son prestige. Grâce à un concours de circonstances, John Frankenheimer revient au cinéma, quatre ans après sa première expérience. Il signe alors une série de films, dans la filiation de son travail à la télévision, qui se caractérisent par l'efficacité dramatique de sa mise en scène, incisive, son intérêt pour la technique comme vecteur de création, notamment en ce qui concerne le choix des optiques, sa volonté de tenir un discours engagé sur des sujets sociaux et politiques : The Young Savages(Le Temps du châtiment, 1961), un « docudrame » qui évoque la délinquance des mineurs ; The Mandchurian Candidate (Un crime dans la tête, 1962), un thriller paranoïde centré sur un complot politique ; SevenDays in May (Sept Jours en mai, 1963), l'anatomie d'une tentative de coup d'État militaire ; Seconds (L'Opération diabolique, 1966), un thriller cauchemardesque ayant pour sujet le rêve américain. De même, dans deux films entrepris par d'autres et qu'il a repris à la demande de Burt Lancaster, leur acteur principal, The Birdman of Alcatraz (Le Prisonnier d'Alcatraz, 1962), une évocation de la vie de Robert Stroud, un criminel devenu ornithologue, et The Train (Le Train, 1964), sur les actes de résistance accomplis par des cheminots français pendant la Seconde Guerre mondiale, il introduit des préoccupations personnelles, sur le fonctionnement du système pénitentiaire pour le premier, sur la relativité de l'importance de l'œuvre d'art comparée à la vie humaine pour le second.

Après deux films de moindre qualité, The ExtraordinarySeaman (1968) et The Fixer (L'Homme de Kiev, 1968), John Frankenheimer clôt la décennie par deux subtiles, et tragiques, chroniques provinciales, The GypsyMoths (Les parachutistes arrivent, 1969) et I Walk the Line (Le Pays de la violence, 1970), qui éveillent enfin l'intérêt de la critique. C'est alors qu'il donne à son œuvre une tout autre orientation.[...]

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

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