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KOBAL JOHN (1940-1991)

Collectionneur de photographies de cinéma, John Kobal est né le 30 mai 1940 en Autriche ; il passe sa jeunesse au Canada où sa famille a émigré alors qu'il avait dix ans. C'est à Toronto que son destin le lie au monde du cinéma quand, en 1958, il rencontre Marlène Dietrich et décide de devenir acteur. Il part pour Londres dans l'espoir de faire carrière au théâtre. Engagé par de petites troupes, il profite des tournées pour visiter les brocantes et commence à collectionner les photographies de cinéma. Sa carrière d'acteur tourne court, mais le virus de la collection, la fascination pour les images et le monde du cinéma ne le quitteront plus. John Kobal part pour les États-Unis, et les maisons de production qui salariaient alors des portraitistes, des reporters et des photographes de plateau accueillent à bras ouverts ce cinéphile obsessionnel qui les « débarrasse » providentiellement d'archives encombrantes. Il visite New York, puis Hollywood, avant un passage par Paris où il accumule des trésors. Son goût très sûr, la décision de ne pas constituer des archives exhaustives mais de sélectionner uniquement les images qui le touchent l'amènent assez rapidement à la tête d'un ensemble exceptionnel, un véritable musée privé de l'histoire du cinéma, comparable, en volume et en qualité, aux photothèques de la Cinémathèque française et du British Film Institute réunies. À partir de 1969, John Kobal prend conscience de la valeur esthétique et marchande de sa collection. Comme certains supports médiatiques indélicats ou peu soigneux ne restituent pas les clichés prêtés ou les détériorent, il met en place une structure de commercialisation très efficace. À la même époque, il édite autour des stars qu'il aime des albums qui vont révéler l'importance de sa collection : Garbo en 1966, Marlène Dietrich en 1967, Rita Hayworth en 1976. Ces livres sont également l'occasion de faire connaître des photographes importants qui, artisans salariés, n'avaient jamais vu leur nom mentionné. On peut affirmer que, sans John Kobal, des auteurs aussi importants que George Hurell, Clarence Sinclair Bull ou Laszlo Willinger n'auraient jamais été exposés dans les musées. Ils le sontdésormais, et d'importantes monographies leur ont été consacrées par l'édition internationale.

Photographies, mais aussi affiches et « reliques » du cinéma ont envahi la maison londonienne d'un homme dont le nom est devenu synonyme de cinéphilie.

D'émissions de radio en programmes télévisés ou publications — une biographie de Cecil B. De Mille —, John Kobal continuera, jusqu'à la fin de sa vie, à enrichir son fonds, à le diffuser, à multiplier les projets.

— Christian CAUJOLLE

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