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LAW JOHN (1671-1729)

Les idées de Law

John Law, « aventurier honnête homme », né à Édimbourg en 1671, était fils d'un banquier orfèvre. Après avoir quitté Londres, il avait mené de front à Amsterdam, Venise ou Gênes, une vie de plaisirs – où le jeu tenait une grande place – et des études approfondies sur les institutions bancaires. Il avait imaginé un « plan » économico-financier qu'il était allé offrir tour à tour, et sans succès, au Parlement écossais, au duc de Savoie et, en 1708, à Louis XIV. En quatre lettres et un mémoire, il parvint, en mars 1716, à convaincre le régent de France.

Frappé par les services rendus à Amsterdam par les billets de papier et convaincu que l'activité économique est en proportion directe de la quantité de monnaie en circulation, Law en avait conclu que la monnaie de papier, dont le volume peut être aisément réglé sur les besoins de l'économie générale, est la monnaie idéale. Son tempérament de joueur aidant, il avait été amené à miser sur une monnaie de papier qui se soutiendrait elle-même par le mouvement d'affaires qu'elle susciterait, par la foi du public dans l'expansion qu'elle engendrerait, et par le développement de l'appareil productif qu'elle stimulerait. Fondé sur ces prémisses, le programme de Law relève d'un « mercantilisme fiduciaire » et tend à réactiver toute la vie économique à partir d'incitations monétaires. Il comportait, d'une part, la création d'une banque royale chargée d'émettre le papier-monnaie, en le gageant initialement sur une encaisse métallique fournie par le public, et qui lancerait en les finançant de grandes « affaires », et, d'autre part, la fondation d'une grande compagnie de commerce, appuyée sur la banque, qui monopoliserait le commerce maritime et colonial, le plus lucratif. Développant un plan grandiose aux mille facettes, Law voyait dans une nouvelle étape la compagnie devenir l'organisme gestionnaire des finances publiques, assurant à la fois la perception de l'impôt et le service de la dette. Ainsi, une construction intellectuelle, dont le gigantisme avait quelque chose de charlatanesque, tout entière fondée sur l'émission massive du papier-monnaie gagé sur le négoce et les richesses effectifs et escomptés, allait-elle servir de modèle : les anticipations optimistes du public amorcées, Law pensait que le mouvement s'entretiendrait lui-même.

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Clermont-Ferrand

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