HALL JOHN LEWIS (1934- )
Né le 21 août 1934 à Denver (Colorado), le physicien américain John Lewis Hall est le fils d'une institutrice et d'un électricien employé par le bureau fédéral des réclamations à la surveillance de centrales hydroélectriques. Bénéficiaire d'une bourse financée par Westinghouse, il fait toutes ses études supérieures au Carnegie Institute of Technology (maintenant Carnegie Mellon University) et y obtient le grade de docteur en 1961. Dans sa thèse effectuée sous la direction de Robert T. Schumacher, il étudie le spectre hyperfin des atomes d'hydrogène présents dans un cristal de fluorite (fluorure de calcium), à l'aide d'un spectromètre conçu et fabriqué localement.
Après un an de séjour postdoctoral au bureau national des standards à Washington, il fonde avec plusieurs collègues le laboratoire JILA (Joint Institute for Laboratory Astrophysics) sur le campus de l'université du Colorado à Boulder. C'est dans ce laboratoire, où il reste jusqu'à sa retraite en 2004, qu' il joue un rôle de pionnier pour de nombreux développements de la technologie des lasers.
Hall est l'auteur de plusieurs brevets pour des systèmes compteurs de franges d'interférence destinés à des mesures de haute précision (août 1979) et pour des méthodes de stabilisation des fréquences d'émission des lasers (en 1983, 1986 et 1987). En séjour de recherche à l'université de Stanford en Californie, il publie en 1984 avec le physicien allemand Theodor Hänsch un travail fondamental dans la revue Optics Letters. Ils y décrivent comment la fréquence d'un laser à colorant peut être stabilisée de façon extrêmement efficace par un système combinant un variateur de fréquence acousto-optique et un modulateur de phase électro-optique rapide. Hall utilise en particulier cette technique de stabilisation pour tester la validité de la relativité restreinte avec une précision toujours accrue ; en 1988, il développe ainsi une version moderne de l'expérience historique de Michelson et Morley.
En 2000, Hall et ses collaborateurs de l'université Boulder (Colorado) réalisent concrètement la technique dite du « peigne de fréquence optique » inventée en 1999 par Hänsch. C'est pour ses contributions essentielles aux progrès de la spectroscopie de précision à l'aide de lasers qu'il partage en 2005 le prix Nobel de physique avec Hänsch et Roy Glauber.
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Écrit par
- Bernard PIRE : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau
Classification
Autres références
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HÄNSCH THEODOR W. (1941- )
- Écrit par Bernard PIRE
- 358 mots
Né le 30 octobre 1941 à Heidelberg, le physicien allemand Theodor Wolfgang Hänsch est le fils d'un exportateur de matériel agricole. La maison familiale, dans la rue Bunsen à Heidelberg, avait appartenu au célèbre chimiste Robert Bunsen (1811-1899), pionnier de l'analyse spectrale. Très tôt passionné...