MALKOVICH JOHN (1953- )
Né le 9 décembre 1953 à Christopher, dans l'Illinois, aux États-Unis, John Gavin Malkovich commence des études sur l'environnement à l'Eastern Illinois University, avant de suivre les cours d'art dramatique de l'Illinois State University où il fonde une troupe amateur. En 1976, il intègre la compagnie du Steppenwolf Theatre, à Chicago, que vient de créer son ami Gary Sinise ; il y interprète, entre autres, Des souris et des hommes, La Ménagerie de verre et Un tramway nommé désir, et y met en scène, notamment, Le Gardien et The Indian Wants the Bronx. En 1981, il obtient le Joseph Jefferson Award pour sa mise en scène de Balm in Gilead, puis, en 1984, reçoit trois prix d'interprétation, dont un Obie Award, pour sa performance dans L'Ouest le vrai, montée à New York par le Steppenwolf. Cette même année, il joue face à Dustin Hoffmann dans Mort d'un commis voyageur ; quand la pièce est mise en scène, pour la télévision, sous forme de dramatique, par Volker Schlöndorff, en 1985, tous deux emportent un Emmy Award. En 1985, toujours, l'acteur est lauréat d'un nouvel Obie pour Balm in Gilead qu'il a remontée off-Broadway.
John Malkovich fait ses débuts à la télévision en 1981, mais ne débute au cinéma qu'en 1984, dans Places in the Heart (Les Saisons du cœur) de Robert Benton, dans lequel son interprétation lui vaut d'être cité pour l'oscar pour le meilleur second rôle masculin. Bien qu'accaparé par le théâtre qu'il n'abandonnera jamais, il enchaîne alors les rôles secondaires, imposant progressivement sa haute taille, son visage singulier d'intellectuel qui se serait adonné à la boxe, son jeu tout à la fois réfléchi et instinctif, pausé et intense ; ainsi dans The Killing Fields (La Déchirure,1984) de Roland Joffé, Making Mr Right (Et la femme créa l'homme parfait, 1987) de Susan Seidelman, The Glass Menagerie (La Ménagerie de verre, 1987) de Paul Newman, Empire of the Sun (Empire du soleil, 1987) de Steven Spielberg et Miles from Home (1987) de Gary Sinise.
En 1988, John Malkovich accède au vedettariat grâce à son interprétation de Valmont dans Dangerous Liaisons (Les Liaisons dangereuses) de Roland Joffé. Après avoir tourné sous la direction de Bernardo Bertolucci dans The Sheltering Sky (Un thé au Sahara ; 1990), Woody Allen dans Shadows and Fog (Ombres et brouillard ; 1992) et, à nouveau, Gary Sinise dans Of Mice and Men (Des souris et des hommes ; 1992), il conforte son statut en composant, face à Clint Eastwood, un savoureux méchant désireux d'assassiner le président des États-Unis dans In the Line of Fire (Dans la ligne de mire, 1993) de Wolfgang Petersen, composition pour laquelle il est cité pour l'oscar et le Golden Globe. Il tourne alors dans de gros budgets comme dans des films plus confidentiels, dans des productions américaines comme européennes : Al di là delle nuvole (Au-delà des nuages, 1995) de Michelangelo Antonioni et Wim Wenders, Mary Reilly (1996) de Stephen Frears, Der Unhold (Le Roi des aulnes, 1996) de Volker Schlöndorff, Le Temps retrouvé (1998) de Raúl Ruiz, Being John Malkovich (Dans la peau de John Malkovich, 1999) de Spike Jonze, où il donne une drolatique « interprétation » de lui-même, Ripley's Game (Le Talentueux Monsieur Ripley, 2002) d'Anthony Minghella, Beowulf (2007) de Robert Zemeckis, Burn after reading de Joel et Ethan Coen (2008) et, la même année, Changeling (L’Échange) de Clint Eastwood.
Installé en France à la fin des années 1990, John Malkovich y a tourné dans des productions, comme le Jeanne d'Arc (1999) de Luc Besson. Il y a aussi mis en scène des pièces de théâtre, parmi lesquelles Good Canary, qui lui vaut un Molière en 2008, et une adaptation des Liaisons dangereuses (2012).
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Écrit par
- Alain GAREL : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma
Classification
Autres références
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PAR-DELÀ LES NUAGES (M. Antonioni)
- Écrit par Jean A. GILI
- 1 398 mots
La présentation de Par-delà les nuages, à la biennale de Venise en septembre 1995, prit les allures d'un événement national. Le président de la République italienne en personne se déplaça pour assister à la projection du film, tant il y avait quelque chose de miraculeux dans ce retour, après treize...