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SARGENT JOHN SINGER (1856-1925)

Type même du peintre américain cosmopolite, Sargent est né à Florence et mort à Londres, et sa carrière se déroula presque tout entière en Europe. Il fut à Paris l'élève de Carolus Duran, dont il apprit les procédés du portrait mondain, et il allait à son tour les exporter avec une virtuosité saisissante.

Le peintre Paul Helleu et son épouse, J. S. Sargent - crédits :  Bridgeman Images

Le peintre Paul Helleu et son épouse, J. S. Sargent

Les compositions pleines de « chic », les motifs empruntés à la mode, la touche « jetée », les jeux de la lumière et de l'atmosphère sont les formules de son art brillant et facile : celles mêmes qui firent le succès d'un Tissot, d'un Stevens, d'un Helleu, d'un Boldini.

Il n'est pas rare que Sargent étale sans retenue ses dons de peintre, comme dans l'agaçant portrait des Wyndham Sisters (1900, Metropolitan Museum, New York). Mais il est capable de créations plus sincères, d'un effet plus contenu sinon moins intense, où la distribution simplifiée de l'ombre et de la lumière structure le tableau sous l'éparpillement des touches (Madame Pierre Gautreau, 1884, Metropolitan Museum, New York). Le modèle de telles œuvres est manifestement Velázquez, dont Sargent copia les œuvres au Prado en 1879, en particulier les Ménines. Parfois, Sargent rejoint presque le style sévère et poignant de son compatriote Eakins, autre admirateur de Velázquez (Asher Wertheimer, 1898, Tate Gallery, Londres).

<it>Lady Agnew of Lochnaw</it>, J. S. Sargent - crédits :  Bridgeman Images

Lady Agnew of Lochnaw, J. S. Sargent

Installé à Londres en 1884, Sargent ne tarde pas à devenir l'un des portraitistes favoris de la haute société anglaise. Il est reçu à la Royal Academy ; la France, comme l'Angleterre, le comble d'honneurs ; il voyage à travers l'Europe. L'Amérique, cependant, le revendique comme un de ses artistes. Bornons-nous à observer que sa démarche fut la même que celle de Gilbert Stuart, de Copley, plus près de lui de Winslow Homer et de Whistler (pour s'en tenir aux plus grands), qui de la fin du xviiie à celle du xixe siècle éprouvèrent le besoin d'aller chercher en Europe la tradition d'éclectisme et de virtuosité qu'ils ne trouvaient pas dans la peinture américaine.

<it>Joseph Comyns Carr et Nettie Huxley Roller dans un bateau</it>, J. S. Sargent - crédits : Sotheby's/ AKG-images

Joseph Comyns Carr et Nettie Huxley Roller dans un bateau, J. S. Sargent

<it>Sur la plage</it>, W. Homer - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Sur la plage, W. Homer

— Pierre GEORGEL

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Le peintre Paul Helleu et son épouse, J. S. Sargent - crédits :  Bridgeman Images

Le peintre Paul Helleu et son épouse, J. S. Sargent

<it>Lady Agnew of Lochnaw</it>, J. S. Sargent - crédits :  Bridgeman Images

Lady Agnew of Lochnaw, J. S. Sargent

<it>Joseph Comyns Carr et Nettie Huxley Roller dans un bateau</it>, J. S. Sargent - crédits : Sotheby's/ AKG-images

Joseph Comyns Carr et Nettie Huxley Roller dans un bateau, J. S. Sargent

Autres références

  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - Les arts plastiques

    • Écrit par , , et
    • 13 464 mots
    • 22 médias
    ...siècle, fut surtout un portraitiste et un peintre du corps ; il en va de même du célèbre trio d'impressionnistes exilés à Paris, James McNeill Whistler, John S. Sargent et Mary Cassatt, qui connurent tous le succès à Paris et à Londres pour leurs portraits, mondains et brillants pour Sargent, plus introspectifs...