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SULSTON JOHN (1942-2018)

John Sulston - crédits : Scott Barbour/ Getty Images

John Sulston

Le biologiste britannique John Sulston a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 2002 (conjointement à Sydney Brenner et Robert Horvitz) pour avoir découvert le mécanisme clé, appelé mort cellulaire programmée ou apoptose, par lequel les gènes contrôlent le développement des tissus et des organes.

John E. Sulston est né le 27 mars 1942, à Cambridge. Il fait ses études à l'université de Cambridge, où il obtient un doctorat en 1966. Après trois ans de travail postdoctoral aux États-Unis, il rejoint, en 1969, l'équipe de Sydney Brenner au Medical Research Council, au Royaume-Uni. De 1992 à 2000, il est directeur du centre Sanger, à Cambridge, un des instituts les plus en pointe sur le séquençage et l’analyse du génome humain.

John Sulston a été récompensé pour ses recherches sur la mort cellulaire programmée. Ce processus par lequel certaines cellules, à un moment et en un lieu donnés, reçoivent un signal les conduisant au suicide est indispensable au développement normal de tous les animaux. Lors du développement fœtal, chez l'homme, un nombre considérable de cellules doivent être éliminées au fur et à mesure que les différentes structures du corps se forment. Ainsi, la mort cellulaire programmée sculpte les doigts et les orteils en supprimant le tissu présent entre eux. Elle enlève, de même, les cellules nerveuses en excès produites dans le cerveau au cours des premiers stades du développement du cerveau. Chez un adulte normal, environ un trillion de nouvelles cellules se développent chaque jour. Un nombre identique doit être éliminé pour que la personne reste en bonne santé et pour éviter que son corps, envahi par des cellules en excès, ne subisse une croissance pléthorique.

Dans les années 1970, John Sulston réalise une carte complète de la lignée cellulaire du nématode appelé Caenorhabditis elegans. Sydney Brenner avait montré que ce ver constituait un organisme idéal pour étudier la mort cellulaire programmée. Sulston examine, à partir de l'œuf fertilisé, la descendance de chaque cellule, à travers ses divisions et ses différenciations. Cela lui permet de constater que le ver, au cours de son développement vers un organisme adulte, perd exactement 131 cellules, éliminées par mort cellulaire programmée. Il identifie également pour la première fois des mutations sur des gènes impliqués dans ce processus. Son travail a permis de réaliser des progrès importants en biologie du développement et a apporté un nouvel éclairage sur la pathogénie de certaines maladies.

John Sulston meurt le 6 mars 2018.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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John Sulston - crédits : Scott Barbour/ Getty Images

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