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WALLIS JOHN (1616-1703)

Mathématicien anglais né le 23 novembre 1616 à Ashford (Kent) et mort le 28 octobre 1703 à Oxford, Wallis est un des plus illustres précurseurs d'Isaac Newton. En 1632, il entre au collège Emmanuel de Cambridge, où il se distingue dans de nombreux domaines. Environ huit ans plus tard, il obtient une bourse au Queens' College, Cambridge. Il est ordonné prêtre en 1640 et, peu de temps après, montre son habileté dans une direction tout à fait différente en décryptant des messages chiffrés de partisans royalistes qui étaient tombés aux mains des parlementaires. Wallis fut un membre de premier plan du groupe, dont l'intérêt pour la nouvelle science expérimentale allait amener la formation de la Royal Society en 1660. Son intérêt pour les mathématiques s'éveille en 1647, quand les Clavis mathematicae de William Oughred lui tombent entre les mains. Sa maîtrise complète de cet ouvrage donne une preuve indiscutable de sa force mathématique. Vers cette époque, bien qu'il ait encouru l'hostilité durable des parlementaires en signant la pétition s'opposant à l'exécution du roi, Wallis fut élu au poste alors vacant de professeur de géométrie à Oxford en 1649. Cette nomination marque le début d'une période d'intense activité mathématique, qui s'étend presque sans interruption jusqu'aux toutes dernières années de sa vie. Une lecture heureuse des œuvres de R. Torricelli, dans lesquelles la méthode des indivisibles de Cavalieri était fréquemment utilisée pour effectuer la quadrature de certaines courbes, aiguillonne son intérêt pour le vieux problème de la quadrature du cercle et le conduit à la publication de son ouvrage Arithmetica infinitorum en 1656. Il y généralise la loi de quadrature de Cavalieri aux exposants négatifs et fractionnaires et, par une chaîne de raisonnements longue et compliquée, établit la relation : 4/π = (3.3.5.5.7.7.9.9...)/(2.4.4.6.6.8.8...). Cet ouvrage eut une grande influence sur Newton, qui le reconnaissait volontiers.

En 1657 paraît son Mathesis universalis, un travail en quelque sorte élémentaire dont l'intérêt principal réside dans sa contribution au développement des notations. En 1657-1658, Wallis est nommé Custos archivorum à l'université d'Oxford. La nomination d'un homme de Cambridge à ce poste rencontre des oppositions, et nombreux sont ceux qui sont disposés à attribuer l'avancement rapide de Wallis à son opportunisme politique. Son ouvrage important suivant est le Mechanica, sive tractatus de motu (en trois parties, 1670-1671). Il y réfute beaucoup d'erreurs relatives au mouvement, erreurs qui avaient cours depuis Archimède ; de plus, il donne un sens précis et définitif à beaucoup de termes qui interviennent constamment, tels que force et moment.

Alors qu'il approchait de sa soixante-dixième année, Wallis publie, en 1685, son Traité d'algèbre, qui est une importante contribution à la théorie des équations. Pourtant, la partie historique de ce traité est partiale, puisque Wallis se refusa toujours à reconnaître le talent des mathématiciens du continent. Il était particulièrement sévère à l'égard de Descartes.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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    ...carré à celle du cercle circonscrit, mais c'est l'intérêt porté aux approximations numériques illimitées, les fractions continues en particulier, par John Wallis, chef de file de l'école britannique, qui pousse ses disciples James Gregory et Nicolas Mercator à introduire systématiquement les séries...
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    ...1663 : elle précède de deux ans l'établissement du calcul newtonien des fluxions ; mais elle est de sept ans postérieure à l'Arithmetica infinitorum de Wallis, qui, transposant dans le champ de l'arithmétique les méthodes de Cavalieri, a sommé des séries infinies convergentes. Aussi, à lire la lettre à...
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    La notation exponentielle des puissances est due à Descartes. L'idée des exposants négatifs et fractionnaires provient de J. Wallis (1656), mais c'est seulement I. Newton qui les écrira explicitement. Leibniz (1708) proposait de remplacer systématiquement les signes de racine par des exposants....
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    C'est la piste théorique tracée par Viète qui l'emporte peu à peu. Wallis, en 1655, donne le produit infini :
    que lord Brounker transforme, pour obtenir :