WILKES JOHN (1727-1797)
Riche Londonien, entré au Parlement en 1757, Wilkes conquiert la notoriété par son action en faveur des libertés à l'époque de la tentative autoritaire du nouveau roi d'Angleterre, George III. Fondateur, en 1762, du journal le North Briton, il se fait le porte-parole d'une opinion déçue par la politique extérieure du souverain, qu'il n'hésite pas à attaquer personnellement dans le numéro 45, publié le 23 avril 1763. Cela lui vaut une longue période de persécutions variées, son exclusion des Communes, puis son invalidation répétée lorsque les électeurs du Middlesex en font leur représentant. Emprisonné à plusieurs reprises, quelque temps en exil, il est considéré comme un martyr de la liberté et conquiert une énorme popularité dans sa ville natale, au point de devenir un instant le lord-maire de la cité. Il se fait le champion de la liberté des élections et celui de la liberté de la presse, défendant le droit des journaux de publier des comptes rendus des séances du Parlement. Son cas individuel sera réglé en 1774 lorsque lord North, quelque peu dédaigneusement, renonce à le faire écarter des Communes. Ses amis ont fondé, en 1769, une Société pour la défense du Bill of Rights qui, en 1770, a élaboré un programme en six points et réclame une refonte de la justice dans le Middlesex, plus de liberté pour les journalistes, le respect du choix des électeurs. Une fraction de cette société va fonder peu après, avec John Horne, la Société pour l'information constitutionnelle, qui développe un programme « radical », donne à son action une portée nationale, prend position pour des réformes électorales et judiciaires, défend les insurgents américains. Wilkes lui-même est amené à figurer, vers 1780, au nombre des premiers parlementaires radicaux, aux côtés de Fox et de Burke.
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Écrit par
- Roland MARX : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
Classification
Autres références
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ROYAUME-UNI - Histoire
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Bertrand LEMONNIER et Roland MARX
- 43 835 mots
- 66 médias
...sans vergogne d'une corruption que dénoncent, en 1769, les anonymes Lettres de Junius ; les plus fragiles des ennemis politiques, comme le journaliste John Wilkes, sont en butte aux persécutions les plus déterminées. L'autoritarisme s'exerce aussi bien à l'encontre des colons d'Amérique du Nord : leur...