DODDS JOHNNY (1892-1940)
Le jazzman américain Johnny Dodds est, avec Sidney Bechet et Jimmie Noone, l'un des clarinettistes emblématiques du style New Orleans.
Né le 12 avril 1892 à La Nouvelle-Orléans, John Dodds grandit dans le bouillonnement musical qui règne dans cette ville des premiers temps du jazz. Il commence à jouer de la clarinette à l'âge de dix-sept ans, et se produit épisodiquement, de 1912 environ à 1919, au sein de l'orchestre de Kid Ory ; en 1917, il joue dans l'orchestre que dirige le pianiste Fate Marable sur les riverboats qui naviguent sur le Mississippi. En 1920, il gagne Chicago, où il intègre le Creole Jazz Band de King Oliver, auquel il appartient jusqu'en 1924. Dans cet ensemble, l'un des plus soudés de son temps, il fournit un contrepoint exceptionnel aux parties qu'assurent les cornettistes King Oliver et Louis Armstrong.
Johnny Dodds dirige ensuite des orchestres à Chicago – notamment celui de Freddie Keppard, jusqu'en 1930 – et enregistre énormément, comme chef d'orchestre, comme accompagnateur de musiciens de blues ou encore comme sideman dans certaines des plus grandes formations de jazz de l'époque. Il participe ainsi à la gravure de chefs-d'œuvre du jazz, notamment avec les Red Hot Peppers de Jelly Roll Morton, qui marquent l'apogée du style New Orleans, ainsi qu'avec les combos du Hot Five ou du Hot Seven de Louis Armstrong à la fin des années 1920, contribuant aux premiers joyaux du style post-New Orleans. Il travaille souvent avec son frère, le batteur « Baby » Dodds. Dans les années 1930, il continue de diriger de petits groupes à Chicago mais réalise moins d'enregistrements après 1930. Il meurt le 8 août 1940, à Chicago.
À ses débuts improvisateur sensible et éloquent au sein d'ensembles, Johnny Dodds se fera également apprécier pour ses talents de soliste. Son style se distingue par sa sonorité âpre, une grande variété de sonorités dans les aigus, un ample vibrato dans le grave qui confère un caractère dramatique à ses lignes musicales. Il est un remarquable créateur de mélodies diatoniques teintées de blues et rehaussées par des attaques impérieuses. Johnny Dodds a profondément influencé Mezz Mezzrow, Buster Bailey et Claude Luter.
Parmi ses principaux enregistrements, citons Perdido Street Blues et Too Tight Blues, gravés avec les New Orleans Wanderers, Wolverine Blues, réalisé avec le trio de Jelly Roll Morton, ainsi qu'une série de plages dont il supervise l'enregistrement en 1928 et 1929 chez Victor, parmi lesquelles Blue Clarinet Stomp, Weary City, Bull Fiddle Blues, Heah' Me Talkin', Too Tight et My Little Isabel.
On pourra lire l'ouvrage de G. E. Lambert, Johnny Dodds (Cassell, Londres, 1961, réédité dans S. Green dir., Kings of Jazz, A. S. Barnes, South Brunswick, N. J., 1978).
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- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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