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JOHNSON JACK JEFFERSON dit (1878-1946)

Jack Jefferson est né le 31 mars 1878 à Galveston (Texas). Ce descendant d'esclaves texans, qui combattit sous le nom de Jack Johnson, fut le premier boxeur noir champion du monde des poids lourds. Néanmoins, avant de se voir offrir une chance de conquérir le titre le plus prestigieux de la boxe, il dut vaincre les préjugés car, à l’époque, dans une Amérique blanche profondément marquée par la ségrégation raciale, il était impensable qu’un Noir puisse se voir considéré comme l’homme le plus fort du monde. En outre, après la conquête du titre, il n’hésita pas à s’afficher en compagnie de maîtresses blanches, mena grand train, ce qui lui valut moult tourments et même une peine de prison.

Jack Johnson contre Jim Jeffries - crédits : FPG/ Archive Photos/ Getty Images

Jack Johnson contre Jim Jeffries

Après avoir battu des champions de la trempe de Bob Fitzimmons ou Jim Flynn, Jack Johnson défie le champion du monde des poids lourds en titre, James Jeffries, mais celui-ci refuse de combattre contre un Noir. Afin de combattre pour le titre mondial, Jack Johnson doit se rendre à Sydney (Australie) pour affronter, le 26 décembre 1908, le Canadien Tommy Burns. Jack Johnson s'impose nettement. Jack Johnson conserve son titre en battant plusieurs adversaires, notamment Stanley Ketchel. Tous les « espoirs blancs » ayant été dominés par Jack Johnson, James Jeffries consent à sortir de sa retraite pour reconquérir la couronne mondiale. Le combat, organisé par Tex Rickard, se déroule le 4 juillet 1910 à Reno (Nevada). Johnson domine Jeffries, ce qui provoque des agressions à caractère raciste dans plusieurs États (Illinois, Missouri, Texas, notamment). Condamné arbitrairement par la justice américaine à un an de prison pour comportement immoral, dans le cadre de la loi Mann, Jack Johnson doit émigrer au Canada puis en Europe. À court d’argent, il accepte de remettre son titre en jeu, le 5 avril 1915 à La Havane, face à Jess Willard. Hors de forme, Johnson est mis K.O. à la vingt-sixième reprise.

Johnson retournera aux États-Unis en 1920, où il purgera sa peine de prison. Pour survivre, il disputera encore quelques combats mineurs, se produira au music-hall. Il se tue lors d’un accident de la route en 1946. La vie de Jack Johnson a fait l’objet, en 2005, d’un remarquable film documentaire réalisé par Ken Burns : Unforgivable Blackness : The Rise and Fall of Jack Johnson (Jack Johnson, le champion qui divisa l’Amérique).

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Média

Jack Johnson contre Jim Jeffries - crédits : FPG/ Archive Photos/ Getty Images

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