- 1. Géographie
- 2. Le poids du passé
- 3. La naissance d'un État (1949-1967)
- 4. Le royaume à la recherche de sa survie (1967-1982)
- 5. De nouvelles options (1982-1988)
- 6. Les incertitudes et la longue transition
- 7. Le nouveau roi Abdallah II ou la continuité assurée
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Bibliographie
JORDANIE
Nom officiel | Royaume hachémite de Jordanie (JO) |
Chef de l'État et du gouvernement | Le roi Abdallah II (depuis le 7 février 1999). Premier ministre : Bisher al-Khasawneh (depuis le 12 octobre 2020) |
Capitale | Amman |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Dinar jordanien (JOD) |
Population (estim.) |
11 680 000 (2024) |
Superficie |
88 794 km²
|
La Jordanie (qui compte 6,4 millions d'habitants en 2013), située sur la rive orientale du Jourdain, est, par-delà la richesse de son patrimoine archéologique (sites de Pétra et de Jérash), associée à la famille hachémite, et notamment à la personnalité du roi Hussein (1953-1999). Descendants du Prophète, les Hachémites avaient été chargés par les Ottomans, à la fin du xixe siècle, d'assurer le bon déroulement du pèlerinage dans les villes saintes de La Mecque et de Médine. Ils se retrouvent à nouveau sur le devant de la scène régionale après la Première Guerre mondiale. La Transjordanie est confiée à l'émirAbdallah (1921-1951), pour honorer une promesse faite par Londres de constituer un « grand royaume arabe ». Elle est placée sous mandat britannique, jusqu'à son indépendance à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en mars 1946. Elle subit ensuite de plein fouet le choc de la création de l'État d'Israël (en 1948) qui la prive du débouché maritime du port de Haifa. Le 24 janvier 1949, Abdallah annexe la Cisjordanie, la rive occidentale du Jourdain formée de la Samarie et d'une partie de la Judée, des territoires de la Palestine restés aux mains des Arabes. La Jordanie prend naissance officiellement le 24 avril 1949 avec l'intronisation d'Abdallah, déjà monarque de Transjordanie − et, depuis décembre 1948, roi provisoire de Palestine.
La Jordanie hachémite doit faire face, à partir des années 1950, à des relations complexes avec ses voisins, notamment avec Israël, avec les Palestiniens (les centaines de milliers de réfugiés qui s'installent sur son sol et, surtout, le mouvement national palestinien autonome qui entre en conflit avec le régime jordanien en septembre 1970), et enfin, avec les puissances régionales arabes (Irak, Syrie, Égypte). L'habileté du roi Hussein permet d'assurer la survie du régime hachémite et l'inscription durable de la Jordanie dans le contexte régional. Deux événements constituent des étapes significatives dans l'histoire du pays : la fin des prétentions jordaniennes sur la Cisjordanie avec la rupture, le 31 juillet 1988, « des liens légaux et administratifs » entre le royaume et la Cisjordanie (sous souveraineté jordanienne malgré l'occupation israélienne depuis la guerre de juin 1967) ; et la signature de la paix avec Israël en octobre 1994. Le roi Hussein, ayant assuré la viabilité fragile de son royaume, l'a légué, à sa mort, en 1999, à son fils Abdallah II qui s'inscrit dans la continuité politique.
Géographie
De part et d'autre du Jourdain
Suivant l'ancien tracé établi lors de l'institution des mandats français et britannique, le nord de la Jordanie est séparé de la Syrie par une partie du cours du Yarmouk. Les frontières qui la séparent, au nord-est et à l'est, de la Syrie et de l'Arabie Saoudite, ont été tracées entre 1920 et 1925. Grâce à un arrangement obtenu en 1965 avec Riyāḍ, la fenêtre jordanienne sur la mer Rouge, indispensable ouverture directe sur l'extérieur, est passée de six à vingt-cinq kilomètres. Du côté irakien, la frontière fut fixée en 1932. Enfin, vers l'ouest si disputé, on peut parler de frontières provisoires dans la mesure où la ligne d'armistice fixée, après la guerre de Palestine, le 3 avril 1949, ne comporte aucune attribution territoriale à Israël ni à la Jordanie. Ainsi enserrée entre l'Arabie Saoudite, la Syrie, l'Irak et Israël, disposant d'un petit accès au golfe d'Akaba, la Jordanie a une superficie totale de 95 396 kilomètres carrés, dont 88 866 pour la rive orientale, seule attachée, juridiquement, à la Couronne hachémite.
La dépression du Jourdain (al-Urdun « celui qui descend »), prolongée par la mer Morte et le wādi Araba, unit les riches plateaux de la rive occidentale[...]
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Écrit par
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
- Philippe RONDOT : docteur en sociologie politique des relations internationales
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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JORDANIE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ABDALLAH ou ABD ALLAH (1882-1951) roi de Jordanie (1946-1951)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 467 mots
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AKABA ou AQABA GOLFE D'
- Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
- 416 mots
- 1 média
-
AMMAN
- Écrit par Éric VERDEIL
- 785 mots
Capitale du royaume hachémite de Jordanie, Amman est située sur une zone de plateaux du nord-ouest du pays à une altitude moyenne de 900 mètres. Cet ancien centre des Ammonites, qui la nommaient Rabbath Ammon, connut une période de prospérité à la période gréco-romaine, sous le nom de Philadelphia....
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CHAMIYÉ
- Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
- 403 mots
Venant de l'expression arabe « Badiya al-Ch'am », le désert de Syrie, la Chamiyé recouvre une entité géographique assez imprécise du Moyen-Orient. Domaine des populations nomades, elle s'oppose au Croissant Fertile, domaine de l'occupation agricole sédentaire. Aussi ses...
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