- 1. Géographie
- 2. Le poids du passé
- 3. La naissance d'un État (1949-1967)
- 4. Le royaume à la recherche de sa survie (1967-1982)
- 5. De nouvelles options (1982-1988)
- 6. Les incertitudes et la longue transition
- 7. Le nouveau roi Abdallah II ou la continuité assurée
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Bibliographie
JORDANIE
Nom officiel | Royaume hachémite de Jordanie (JO) |
Chef de l'État et du gouvernement | Le roi Abdallah II (depuis le 7 février 1999). Premier ministre : Bisher al-Khasawneh (depuis le 12 octobre 2020) |
Capitale | Amman |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Dinar jordanien (JOD) |
Population (estim.) |
11 680 000 (2024) |
Superficie |
88 794 km²
|
La naissance d'un État (1949-1967)
La formation du royaume de Jordanie
À partir de 1949 le roi Abdallah poursuit l'édification de son royaume, soutenu de l'extérieur par les Britanniques. Grâce à une habile politique bédouine et avec l'aide de sa petite armée, alors l'une des meilleures de la région, il parvient à maîtriser les problèmes les plus urgents. Cependant, parce que son royaume se trouve peuplé de 1 500 000 habitants, au nombre desquels déjà 500 000 réfugiés palestiniens, les difficultés vont changer rapidement d'échelle et de nature. La première épreuve intervient le 1er janvier 1950 avec la dissolution du Parlement. Peu de temps après, le 2 mars, le Premier ministre, Aboul Houda, démissionne pour manifester son désaccord avec le roi à propos des négociations secrètes poursuivies avec les Israéliens. De nouvelles élections ont lieu en avril : vingt des quarante sièges pourvus sont réservés aux représentants de Cisjordanie. Ce nouveau Parlement approuve (24 avr. 1950) l'union des deux rives du Jourdain en un seul État – le royaume hachémite de Jordanie – placé sous la souveraineté du roi Abdallah. Cette décision, qui vient confirmer de manière solennelle les visées d'Abdallah sur la rive occidentale, suscite beaucoup d'effervescence chez les nationalistes palestiniens. L'agitation s'étend à Amman où le souverain vient courageusement de décider de substituer au système des clans bédouins le régime des partis. Dans cette perspective de l'instauration d'un régime parlementaire, il s'apprête d'ailleurs à organiser des élections pour août 1951. Malheureusement, le 20 juillet 1951, à la mosquée al-Aksa de Jérusalem, il tombe sous les coups d'un Palestinien proche du Mufti de Jérusalem, Hadj Amin Husseini, qui s'oppose à lui, depuis quelques temps déjà.
Talal, fils aîné du roi Abdallah, lui succède après une courte régence de l'émir Naïef. Il est proclamé roi le 5 septembre 1951, tandis que Hussein ben Talal est désigné comme prince héritier. Le nouveau souverain décide de poursuivre le programme de réformes prévu et donne son approbation à la Constitution, le 1er janvier. Mais il apparaît très vite que Talal, diminué mentalement, ne peut assumer de manière responsable ses fonctions. Le 11 août 1952, le Parlement met fin à son règne et déclare roi son fils Hussein. Un conseil de régence est choisi pour gérer les affaires du royaume en attendant sa majorité, en mai 1953. Quand Hussein prête serment, le 2 mai, les institutions sont déjà bien en place, qui vont l'aider à faire entrer la Jordanie dans le monde moderne.
La Constitution en vigueur date du 1er janvier 1952. Elle fait suite à la Loi organique du 16 avril 1928 et à la Constitution du 1er février 1947. Cette Constitution fut remplacée, le 29 mars 1958, par une Constitution de l'Union arabe, correspondant à cette éphémère union jordano-irakienne, avant d'être rétablie, le 14 juillet 1958, à la chute du roi Fayçal II d'Irak. Elle laisse, en théorie, beaucoup de pouvoirs au roi, chef de l'État, lequel tient, par le biais de l'Assemblée nationale (le Parlement), la légitimité de son autorité et reçoit ainsi la caution de son peuple. Cette Assemblée est formée de deux chambres : le Sénat et la Chambre des représentants. Les sénateurs sont nommés par le roi, tandis que les députés sont élus. Mais après une histoire parlementaire mouvementée – de 1947 à 1967, huit chambres sur neuf sont dissoutes avant d'arriver au terme de leur mandat –, qui se terminera avec la dissolution de l'Assemblée, le 23 novembre 1974, Hussein décidera (13 avr. 1978) la création d'un Conseil national consultatif (C.N.C.). Seuls y figurent désormais les habitants de la Transjordanie, lesquels peuvent être cependant d'origine palestinienne, l'une des commissions du C.N.C. ayant la charge des « affaires[...]
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Écrit par
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
- Philippe RONDOT : docteur en sociologie politique des relations internationales
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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JORDANIE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
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ABDALLAH ou ABD ALLAH (1882-1951) roi de Jordanie (1946-1951)
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