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JORDANIE

Nom officiel

Royaume hachémite de Jordanie (JO)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Le roi Abdallah II (depuis le 7 février 1999). Premier ministre : Jafar Hassan (depuis le 18 septembre 2024)

      Capitale

      Amman

        Langue officielle

        Arabe

          Unité monétaire

          Dinar jordanien (JOD)

            Population (estim.) 11 680 000 (2024)
              Superficie 88 794 km²

                De nouvelles options (1982-1988)

                La fin du « Royaume arabe uni »

                Le 11 août, le roi Hussein fête ses trente ans de présence sur le trône. Ce trentième anniversaire est toutefois assombri par les développements de l'invasion israélienne au Liban et la poursuite de la guerre entre l'Irak et l'Iran. À Amman, on déplore l'absence de consensus arabe qui rend la Jordanie plus vulnérable aux pressions extérieures, au moment où Israël brandit, de nouveau, l'épouvantail d'une « patrie de rechange pour les Palestiniens » à l'est du Jourdain. Le « plan Reagan » du 1er septembre 1982 – en faveur d'un « autogouvernement des Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza, en association avec la Jordanie – y est pourtant bien accueilli, même s'il est jugé peu crédible dans la mesure où, notamment, l'exclusion de l'Union soviétique du processus de règlement en réduit, au départ, les chances de succès. Le roi Hussein, qui ne néglige pas non plus de se rendre à Moscou (juin 1982), considère que les Soviétiques, parce qu'ils ont été écartés de la région par les Américains, ont eu tendance à jouer la carte de certains régimes locaux (la Syrie), alors qu'il est d'une importance vitale qu'un dialogue s'instaure entre les deux superpuissances pour définir une approche commune. Pour avoir bien connu les inconvénients d'une mise à l'écart du monde arabe, de 1970 à 1974, la Jordanie n'est donc pas prête à suivre l'exemple de l'Égypte, d'autant qu'il lui faut prendre en considération la revendication palestinienne de la majorité de sa population. Et parce qu'il constate, sur le terrain proche-oriental, les faiblesses de la diplomatie américaine (même armée, comme au Liban), le roi Hussein n'est pas davantage disposé à suivre son sillage. Autant de contraintes que d'expériences qui expliquent – et justifient – la démarche assez particulière que va tenter le souverain hachémite.

                Une union jordano-palestinienne

                Après avoir participé au sommet arabe de Fès (6-9 sept. 1982), le roi Hussein suggère, à Amman (20 sept.), une union jordano-palestinienne proche des propositions du président Reagan. Soulignant que la formule de cette « confédération » doit être définie sur la base du droit de l'autodétermination des peuples palestinien et jordanien, auxquels elle serait soumise par référendum, il affirme que « le problème palestinien est une affaire strictement jordano-palestinienne avant d'être arabe ». Ce projet de « Royaume arabe uni » vise à « confédérer » les deux rives du Jourdain, alors que le plan de 1972, portant le même nom, proposait de « fédérer » Bédouins et Palestiniens. Contrairement à ce qui s'était passé en 1972, la suggestion de septembre 1982 est bien accueillie par les régimes arabes modérés et les responsables de l' O.L.P. préalablement consultés. Dès le mois d'octobre, les consultations commencent, à Amman, entre Yasser Arafat et le roi, afin de préciser l'action politique conjointe à mener. Le président de l'O.L.P. déclare que les Palestiniens et les Jordaniens « ne forment qu'un même peuple », tandis que le roi Hussein invite l'O.L.P. à reconnaître le droit d'Israël à exister et entame une tournée à l'étranger pour y présenter son plan. Le renforcement du courant modéré de Yasser Arafat, lors de la session du Conseil national palestinien (C.N.P.) à Alger (févr. 1983), encourage Amman. Mais Washington, guère convaincu par ces négociations jordano-palestiniennes, commencées dans le cadre d'une Haute Commission mixte, presse le souverain de s'engager plutôt dans le processus défini par le plan Reagan. Si la perspective d'une confédération jordano-palestinienne, reconnaissant alors Israël et nouant avec lui des relations pacifiques, paraît coïncider avec celle que dessine ce plan, elle s'en écarte au moins sur un point essentiel : le «[...]

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                Écrit par

                • : professeur des Universités en science politique
                • : docteur en sociologie politique des relations internationales
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Jordanie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Jordanie : carte physique

                Jordanie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Jordanie : drapeau

                Camp de réfugiés palestiniens - crédits : Charles Hewitt/ Picture Post/ Getty Images

                Camp de réfugiés palestiniens

                Autres références

                • JORDANIE, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • ABDALLAH ou ABD ALLAH (1882-1951) roi de Jordanie (1946-1951)

                  • Écrit par
                  • 467 mots

                  Émir autonome de Transjordanie (à partir de 1921) puis roi de Jordanie (1946-1951), né en 1882 à La Mecque, mort le 20 juillet 1951 à Jérusalem.

                  Deuxième fils de ̣Husayn ibn ‘Alī, chérif de La Mecque et roi du Hedjaz, Abdallah fait ses études à Istanbul, alors capitale de l'Empire...

                • AKABA ou AQABA GOLFE D'

                  • Écrit par
                  • 416 mots
                  • 1 média

                  Bras de mer étroit (de 20 à 30 km) allongé sur 180 kilomètres, séparant l'Arabie de la presqu'île du Sinaï. Par sa structure, le golfe d'Akaba (ou ‘Aqaba) est un fossé d'effondrement profond (1 828 m maximum), prolongeant celui de la mer Rouge en changeant de direction...

                • AMMAN

                  • Écrit par
                  • 785 mots

                  Capitale du royaume hachémite de Jordanie, Amman est située sur une zone de plateaux du nord-ouest du pays à une altitude moyenne de 900 mètres. Cet ancien centre des Ammonites, qui la nommaient Rabbath Ammon, connut une période de prospérité à la période gréco-romaine, sous le nom de Philadelphia....

                • CHAMIYÉ

                  • Écrit par
                  • 403 mots

                  Venant de l'expression arabe « Badiya al-Ch'am », le désert de Syrie, la Chamiyé recouvre une entité géographique assez imprécise du Moyen-Orient. Domaine des populations nomades, elle s'oppose au Croissant Fertile, domaine de l'occupation agricole sédentaire. Aussi ses...

                • Afficher les 17 références