- 1. Géographie
- 2. Le poids du passé
- 3. La naissance d'un État (1949-1967)
- 4. Le royaume à la recherche de sa survie (1967-1982)
- 5. De nouvelles options (1982-1988)
- 6. Les incertitudes et la longue transition
- 7. Le nouveau roi Abdallah II ou la continuité assurée
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Bibliographie
JORDANIE
Nom officiel | Royaume hachémite de Jordanie (JO) |
Chef de l'État et du gouvernement | Le roi Abdallah II (depuis le 7 février 1999). Premier ministre : Jafar Hassan (depuis le 18 septembre 2024) |
Capitale | Amman |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Dinar jordanien (JOD) |
Population (estim.) |
11 680 000 (2024) |
Superficie |
88 794 km²
|
De nouvelles options (1982-1988)
La fin du « Royaume arabe uni »
Le 11 août, le roi Hussein fête ses trente ans de présence sur le trône. Ce trentième anniversaire est toutefois assombri par les développements de l'invasion israélienne au Liban et la poursuite de la guerre entre l'Irak et l'Iran. À Amman, on déplore l'absence de consensus arabe qui rend la Jordanie plus vulnérable aux pressions extérieures, au moment où Israël brandit, de nouveau, l'épouvantail d'une « patrie de rechange pour les Palestiniens » à l'est du Jourdain. Le « plan Reagan » du 1er septembre 1982 – en faveur d'un « autogouvernement des Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza, en association avec la Jordanie – y est pourtant bien accueilli, même s'il est jugé peu crédible dans la mesure où, notamment, l'exclusion de l'Union soviétique du processus de règlement en réduit, au départ, les chances de succès. Le roi Hussein, qui ne néglige pas non plus de se rendre à Moscou (juin 1982), considère que les Soviétiques, parce qu'ils ont été écartés de la région par les Américains, ont eu tendance à jouer la carte de certains régimes locaux (la Syrie), alors qu'il est d'une importance vitale qu'un dialogue s'instaure entre les deux superpuissances pour définir une approche commune. Pour avoir bien connu les inconvénients d'une mise à l'écart du monde arabe, de 1970 à 1974, la Jordanie n'est donc pas prête à suivre l'exemple de l'Égypte, d'autant qu'il lui faut prendre en considération la revendication palestinienne de la majorité de sa population. Et parce qu'il constate, sur le terrain proche-oriental, les faiblesses de la diplomatie américaine (même armée, comme au Liban), le roi Hussein n'est pas davantage disposé à suivre son sillage. Autant de contraintes que d'expériences qui expliquent – et justifient – la démarche assez particulière que va tenter le souverain hachémite.
Une union jordano-palestinienne
Après avoir participé au sommet arabe de Fès (6-9 sept. 1982), le roi Hussein suggère, à Amman (20 sept.), une union jordano-palestinienne proche des propositions du président Reagan. Soulignant que la formule de cette « confédération » doit être définie sur la base du droit de l'autodétermination des peuples palestinien et jordanien, auxquels elle serait soumise par référendum, il affirme que « le problème palestinien est une affaire strictement jordano-palestinienne avant d'être arabe ». Ce projet de « Royaume arabe uni » vise à « confédérer » les deux rives du Jourdain, alors que le plan de 1972, portant le même nom, proposait de « fédérer » Bédouins et Palestiniens. Contrairement à ce qui s'était passé en 1972, la suggestion de septembre 1982 est bien accueillie par les régimes arabes modérés et les responsables de l' O.L.P. préalablement consultés. Dès le mois d'octobre, les consultations commencent, à Amman, entre Yasser Arafat et le roi, afin de préciser l'action politique conjointe à mener. Le président de l'O.L.P. déclare que les Palestiniens et les Jordaniens « ne forment qu'un même peuple », tandis que le roi Hussein invite l'O.L.P. à reconnaître le droit d'Israël à exister et entame une tournée à l'étranger pour y présenter son plan. Le renforcement du courant modéré de Yasser Arafat, lors de la session du Conseil national palestinien (C.N.P.) à Alger (févr. 1983), encourage Amman. Mais Washington, guère convaincu par ces négociations jordano-palestiniennes, commencées dans le cadre d'une Haute Commission mixte, presse le souverain de s'engager plutôt dans le processus défini par le plan Reagan. Si la perspective d'une confédération jordano-palestinienne, reconnaissant alors Israël et nouant avec lui des relations pacifiques, paraît coïncider avec celle que dessine ce plan, elle s'en écarte au moins sur un point essentiel : le «[...]
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Écrit par
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
- Philippe RONDOT : docteur en sociologie politique des relations internationales
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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JORDANIE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
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ABDALLAH ou ABD ALLAH (1882-1951) roi de Jordanie (1946-1951)
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AKABA ou AQABA GOLFE D'
- Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
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AMMAN
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CHAMIYÉ
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