- 1. Géographie
- 2. Le poids du passé
- 3. La naissance d'un État (1949-1967)
- 4. Le royaume à la recherche de sa survie (1967-1982)
- 5. De nouvelles options (1982-1988)
- 6. Les incertitudes et la longue transition
- 7. Le nouveau roi Abdallah II ou la continuité assurée
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Bibliographie
JORDANIE
Nom officiel | Royaume hachémite de Jordanie (JO) |
Chef de l'État et du gouvernement | Le roi Abdallah II (depuis le 7 février 1999). Premier ministre : Jafar Hassan (depuis le 18 septembre 2024) |
Capitale | Amman |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Dinar jordanien (JOD) |
Population (estim.) |
11 680 000 (2024) |
Superficie |
88 794 km²
|
Le nouveau roi Abdallah II ou la continuité assurée
Le régime hachémite ainsi stabilisé doit cependant faire face à la mort du roi, le 8 février 1999, et à l'épreuve de la succession. Le roi Hussein mourant, écarte, le 25 janvier, le prince héritier en titre pour le remplacer par Abdallah (le fils de sa seconde femme d'origine britannique). Celui-ci bénéficie du soutien de l'armée, des services de sécurité et de l'establishment transjordanien (et des « Palestiniens du roi »), à la différence du prince héritier Hassan qui, pendant que le roi Hussein se faisait soigner aux États-Unis, avait commencé à déplacer de hauts cadres de l'armée, de la diplomatie et de la bureaucratie pour anticiper la succession, ébranlant ainsi les fragiles équilibres du régime (une des raisons invoquées par le roi pour le démettre). Abdallah, quant à lui, se place dans la continuité.
La reprise en main politique se poursuit, la stabilité du régime primant sur la démocratisation du pays. Cette position est renforcée après le 11 septembre 2001, avec la prééminence des problématiques sécuritaires. Les élections législatives, programmées pour juin 2001, sont reportées en juin 2003. L'exécutif procède par décrets provisoires, ce qui lui permet de faire avancer la réforme économique et de ne pas être contesté par le Parlement sur sa proximité avec les États-Unis, alors même que la société est très mobilisée dans le contexte de la seconde Intifada (2000) et de la guerre d'Irak (2003). Le rôle des services de sécurité dans la vie publique est de plus en plus pesant, avec le durcissement, en 2001, de la législation sur la presse, sur les réunions publiques et sur les municipalités, les procès expéditifs devant les cours de sûreté de l'État et la poursuite des arrestations (notamment celle de l'ancienne députée et défenseur des droits de l'homme Toujan al-Faisal en mai 2002). Les élections de juin 2003 sont organisées avec une loi électorale ad hoc et une surreprésentation du rural par rapport à un monde urbain traditionnellement plus politisé. Les résultats donnent, dans la continuité des deux scrutins précédents, un Parlement conforme aux souhaits de l'exécutif, majoritairement composé de candidats fidèles au Palais.
Les contraintes économiques et financières sont toujours aussi fortes, et la situation sociale souvent explosive, notamment dans le Sud, où des violences tribalo-islamistes à Maan en novembre 2002 nécessitent un déploiement de l'armée. Dans sa volonté d'éloigner la société jordanienne des tourments régionaux (Irak, Palestine) et des blocages politiques internes, le roi Abdallah II parie sur la relance des réformes économiques. Le pays est entré à l'O.M.C. et a signé un accord de libre-échange commercial avec les États-Unis en 2000 ; il accueille, en juin 2003, le Forum économique mondial. Le Palais promeut le plan « La Jordanie d'abord » en octobre 2002 − afin de renforcer le sentiment national, dans une société mosaïque où se pose le problème des réfugiés palestiniens, en se concentrant sur les problèmes socio-économiques internes −, puis l'« Agenda national (2006-2015) » en février 2005.
La position du régime est toujours délicate sur le plan de la politique étrangère. Le roi maintient une grande proximité avec l'administration Bush dans la lutte contre le terrorisme d'Al-Qaida, pour les initiatives du Grand Moyen-Orient, pour les perspectives ouvertes par la « feuille de route » dans le conflit israélo-palestinien, et pour l'aide militaire logistique discrètement apportée par Washington dans la préparation de l'opération contre le voisin irakien. La Jordanie est, en retour, citée comme un exemple de pays démocratique par le président américain, et récompensée par des aides financières substantielles (700 millions de[...]
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Écrit par
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
- Philippe RONDOT : docteur en sociologie politique des relations internationales
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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JORDANIE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ABDALLAH ou ABD ALLAH (1882-1951) roi de Jordanie (1946-1951)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 467 mots
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AKABA ou AQABA GOLFE D'
- Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
- 416 mots
- 1 média
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AMMAN
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- 785 mots
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CHAMIYÉ
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