ZAPATERO JOSÉ LUIS RODRIGUEZ (1960- )
José Luis Zapatero a été le président du gouvernement espagnol de 2004 à 2011.
Né le 4 août 1960 à Valladolid, fils d'un avocat, José Luis Rodríguez Zapatero grandit à León, dans le nord de l'Espagne. Étudiant brillant, il enseigne à la faculté de droit dès l'obtention de son diplôme en 1982. Attiré par la politique, il devient le secrétaire général, pour la ville de León, du Parti socialiste ouvrier espagnol (P.S.O.E.), auquel il avait adhéré en 1979. En 1988, alors qu'il est déjà depuis deux ans le plus jeune député des Cortes, il est nommé secrétaire général de la Fédération socialiste de la province de León, réputée combative dans ses luttes syndicales. Il se forge rapidement une renommée d'élu compétent et travailleur, mais n'occupe aucune fonction officielle dans les gouvernements socialistes au pouvoir jusqu'en 1996. Il demeure donc méconnu durant le premier gouvernement dirigé par le Parti populaire (1996-2000), en dépit de ses fonctions de porte-parole socialiste de l'administration publique.
Néanmoins, en juillet 2000, quatre mois après le second échec successif de son parti aux élections législatives, il est élu secrétaire général du P.S.O.E. face à trois autres candidats. S'inscrivant dans la ligne de la « troisième voie » prônée par le Parti travailliste britannique et du « nouveau centre » incarné par le Parti social-démocrate allemand, la « nouvelle voie » de Zapatero projette de moderniser à la fois les structures et les politiques du P.S.O.E. Le nouveau leader offre une image rajeunie ; il présente un programme rénové fondé sur l'efficacité économique, la défense des droits de la femme, le renforcement de la démocratie et la promotion de la laïcité, et défend une « opposition constructive » au gouvernement de droite au pouvoir.
Cependant, l'accession de Zapatero aux commandes du P.S.O.E., et donc au poste de candidat à la présidence du gouvernement, ne modifie pas la donne politique. Aux élections municipales et régionales de mai 2003, les socialistes ne tirent pas le profit escompté de leur opposition à la participation de l'Espagne à la coalition dirigée par les États-Unis en Irak, alors même que les Espagnols y sont majoritairement défavorables. Cinq mois plus tard, une affaire de corruption prive le P.S.O.E. de la présidence du gouvernement régional de Madrid, qui échoit au Parti populaire.
En avril 2004, cependant, la réaction maladroite du gouvernement aux attentats meurtriers, perpétrés le 11 mars dans les gares madrilènes par l'organisation terroriste Al-Qaida, offre aux socialistes une victoire inattendue aux élections législatives. Zapatero se retrouve propulsé à la présidence du gouvernement.
Il forme une équipe mêlant politiciens confirmés et nouveaux venus et composée pour moitié de femmes. En six mois, il procède notamment au retrait des troupes espagnoles d'Irak et fait progresser le difficile dossier des relations entre l'État et les régions. Après les élections américaines de mi-mandat de novembre 2004, il entreprend de renouer les relations distendues entre Madrid et Washington. Zapatero fait, par ailleurs, adopter un certain nombre de réformes sociales, telles que la légalisation du mariage homosexuel avec droit à l'adoption d'enfants, la criminalisation de la violence familiale, la régularisation massive d'immigrés clandestins, la laïcité dans les écoles. Sur la question historique des régions catalane et basque, Zapatero accepte, en 2006, de faire inscrire dans le préambule du projet de statut de la communauté autonome de Catalogne le terme de « nation » catalane et il ouvre un dialogue avec l'E.T.A. qui vient d'annoncer un « cessez-le-feu permanent », qui sera toutefois rompu dès le 1er janvier 2007 à la suite d'un attentat meurtrier perpétré par l'organisation[...]
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Autres références
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ESPAGNE (Le territoire et les hommes) - Le retour à la démocratie
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Guy HERMET et Mercedes YUSTA RODRIGO
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Le nouveau président du gouvernement José Luis Rodríguez Zapatero semble à bien des égards le contraire de son prédécesseur avec son air discret et « normal ». Zapatero, considéré comme « mou » par ses opposants politiques et même par certains membres de son propre parti, est pourtant un politicien chevronné...