Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ORTEGA Y GASSET JOSÉ (1883-1955)

Une curiosité universelle

Le titre des huit volumes d'essais, publiés de 1916 à 1936, El Espectador (Le Spectateur) caractérise bien un des traits du génie d'Ortega : il veut tout voir, tout savoir, tout prévoir. Sa réflexion sur l'homme et la culture n'ignore aucun aspect de la réalité : art, littérature, politique, histoire, religion, pédagogie, psychologie, biologie, sport... Ortega s'intéresse à tout, passionnément ; il voudrait « tout porter par le plus court chemin à la plénitude de sa signification ». Personas, obras, cosas (1916), Espíritu de la letra (1927), Mirabeau o el Político (1927), Misión de la Universidad (1930), En torno a Galileo (1933, Autour de Galilée), Meditación de la técnica (1939), Teoría de Andalucía (1942), Papeles sobre Velázquez y Goya (1950), tels sont, choisis dans une longue liste, quelques-uns des ouvrages d'Ortega qui montrent ce souci de tout connaître, de tout comprendre. Certes, on lui a reproché cet éclectisme, mais il répond en fait à une vocation de comparatiste, enclin à confronter les civilisations et les mentalités les plus diverses afin de mieux analyser l'actualité. Car il y a, chez lui, surtout un souci de modernité. Par son action et sa méditation, Ortega a voulu – sans pour autant renoncer à son casticisme – ouvrir l'Espagne de son temps à tous les courants d'idées qui, dans tous les domaines, traversaient l'Europe. À cet égard, les publications de la Revista de Occidente eurent un rôle admirable en faisant connaître, outre le meilleur de la littérature espagnole contemporaine, les œuvres de Husserl, Brentano, Rudolf Otto, Max Scheler, Bertrand Russell, Paul Wegener et bien d'autres.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, membre correspondant de la Real Academia Española

Classification

Autres références

  • OCAMPO VICTORIA (1890-1979)

    • Écrit par
    • 771 mots

    Née à Buenos Aires, Victoria Ocampo appartenait à une famille traditionnelle de la haute société argentine. Sa sœur Silvina (1903-1993), épouse à partir de 1940 d'Adolfo Bioy Casares, devait révéler, dans le domaine fantastique, un talent d'une grande originalité. Dès l'enfance Victoria...

  • SOCIÉTÉ DE MASSE

    • Écrit par
    • 3 717 mots
    La société de masse a trouvé ses plus violents critiques au xxe siècle, époque qui connaît, en effet, une surindustrialisation. Ainsi José Ortega y Gasset, influencé par le romantisme germanique, considère-t-il avec inquiétude la « révolte des masses » qui menace les élites cultivées ; ainsi...