FARMAN JOSEPH CHARLES (1930-2013)
Scientifique britannique spécialiste de l’atmosphère, Joseph Farman découvrit au-dessus de l’Antarctique un « trou » dans la couche d’ozone de la haute atmosphère. Ses observations apportèrent la preuve que la production croissante de chlorofluorocarbures (CFC) par les activités humaines contribuait à la destruction de l’ozone stratosphérique et confirmèrent les recherches menées auparavant par Paul Crutzen, Mario Molina, et Franck Sherwood Rowland, récompensées en 1995 par le prix Nobel de chimie.
Joseph Charles Farman naît le 7 août 1930 à Norwich (comté de Norfolk, Royaume-Uni). Après avoir étudié les mathématiques et les sciences naturelles au Corpus Christi College de Cambridge, il est recruté en 1956 au sein du futur British Antarctic Survey (B.A.S.). À partir du milieu des années 1970, il enregistre et analyse la concentration d’ozone au-dessus de la station scientifique du B.A.S. à Halley Bay, en Antarctique, à l’aide d’un spectrophotomètre Dobson et de ballons-sondes. Il constate pour la première fois une destruction de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique au début des années 1980, mais pense dans un premier temps que cette anomalie, non repérée par les satellites de la N.A.S.A., est due à un spectrophotomètre au sol défectueux. Lorsqu’un nouvel instrument de mesure indique une destruction annuelle plus importante encore de l’ozone stratosphérique en 1984, Farman réexamine ses relevés précédents et constate que depuis 1975 la concentration d’ozone chute en octobre (pendant le printemps austral) de 40 p. 100 environ, avec une diminution de près de 60 p. 100 certaines années. En mai 1985, Joseph Farman et ses collègues Jonathan Shanklin et Brian Gardiner publient leurs résultats dans la revue Nature (la N.A.S.A. reconnaîtra par la suite que ses satellites avaient détecté le « trou », mais que leur système de traitement des données avait rejeté ces valeurs anormales). En septembre 1987, quarante-trois pays adoptent le protocole de Montréal destiné à contrôler la production et l’utilisation de substances chimiques appauvrissant la couche d’ozone.
Farman partage par la suite son temps entre le B.A.S., qu’il quitte en 1990, et son poste au département de chimie de l’université de Cambridge. Il est nommé membre du Club global 500 du Programme des Nations unies pour l’environnement en 1988. Joseph Farman meurt le 11 mai 2013, à Cambridge.
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- Melinda C. SHEPHERD : auteur
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