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FESCH JOSEPH (1763-1830)

Fils d'un militaire suisse venu chercher fortune en Corse, demi-frère de Madame Mère, Fesch n'a que six ans de plus que son neveu Napoléon. Au début de la Révolution, il est déjà archidiacre et prévôt du chapitre d'Ajaccio ; les événements sans doute offrent à sa foi la matière d'une révélation inattendue, car il renonce à la prêtrise, entre sans tarder dans l'administration de la Guerre et se retrouve commissaire des vivres à l'armée d'Italie. Le 18-Brumaire lui fait-il trouver un nouveau chemin de Damas ? Sans prétendre pouvoir reconstituer son itinéraire spirituel, l'historien constate seulement que le commissaire des vivres reprend sans tarder l'habit ecclésiastique... et se trouve primat des Gaules deux ans plus tard. C'est lui qui sera chargé d'inviter le pape à venir sacrer Napoléon à Paris ; le voici bientôt coadjuteur de l'archevêque de Ratisbonne — ce qui lui promet le premier rôle dans la Confédération du Rhin. Et pourtant les voies de Dieu sont impénétrables : lorsque s'aggrave le conflit entre Pie VII et Napoléon, ce ci-devant défroqué, dont la ferveur mystique n'était guère évidente, se comporte presque aussi correctement qu'un évêque de la meilleure tradition ; obligé de présider le concile national de 1811, il déclare devoir réserver les droits du pape, et encourt de ce fait la semi-disgrâce de l'empereur. Après Waterloo, il se retire à Rome, y termine sa vie avec beaucoup de décence et lègue à la ville de Lyon la plus grande partie de sa collection de tableaux et d'œuvres d'art.

— Jean MASSIN

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