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HAYDN JOSEPH (1732-1809)

Joseph Haydn - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Joseph Haydn

Haydn est-il, comme l'a écrit Stendhal, le « père du quatuor et de la symphonie » ? Cette formule, si répandue soit-elle, est inexacte et donne une idée fausse de la personnalité de Haydn. En effet, les grandes formes de la musique instrumentale, sonate, quatuor, symphonie, existaient avant lui, de même que le langage qui leur est propre ; son œuvre n'est pas celle d'un novateur, d'un inventeur, mais bien celle d'un homme qui a su trouver une unité nouvelle en perfectionnant le langage et les formes créés par ses prédécesseurs, et en réalisant une synthèse de différents styles : celui des Italiens (Giovanni Battista Sammartini), celui de l'Allemagne du Nord (Carl Philipp Emanuel Bach), celui des Viennois (Mathias Monn), et celui de l'école de Mannheim (Johann Stamitz). C'est une œuvre qui repose et prend son essor sur les bases solides des acquisitions d'un passé récent, assimilées par un esprit curieux, inventif, précis et organisé. Le talent de Haydn est fait d'une parfaite maîtrise de ses moyens, d'une invention constante, d'un sens aigu de l'équilibre, d'une sensibilité discrète, et aussi d'un sens dramatique résultant de son expérience théâtrale. Représentative du classicisme viennois, cette œuvre, qui couvre toutes les formes en usage à son époque, est un aboutissement des recherches des préclassiques, mais aussi un point de départ, car, tant dans le domaine de l'expression que dans celui de l'extension des formes, elle contient des éléments amorçant l'évolution vers le romantisme.

Serviteur et compositeur

Haydn - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Haydn

La vie de Haydn est très représentative de ce que pouvaient être la place et le rôle d'un compositeur de son temps, comme d'ailleurs du siècle précédent. Là encore, il se trouve à l'apogée d'une époque proche de sa fin : bientôt, les musiciens ne seront plus au service d'un roi, d'un prince ou d'un évêque, et ils affronteront les avantages et l'insécurité de l'indépendance, comme Mozart et Beethoven, les premiers, le feront.

Né à Rohrau (Autriche) d'une famille respectée, modeste, ayant le goût de la musique, Joseph Haydn est, de huit à dix-sept ans, enfant de chœur à la cathédrale Saint-Étienne de Vienne. Peu de leçons de musique, mais un apprentissage par la pratique, et une discipline sévère. Puis, pendant dix ans, il mène à Vienne la vie hasardeuse d'un musicien indépendant, subvenant à ses besoins par des leçons et des travaux divers, et poursuivant tenacement sa formation musicale ; autodidacte, il étudie les ouvrages théoriques de Johann Joseph Fux (Gradus ad Parnassum) et de Johann Mattheson (Der vollkommene Kapellneister), et déchiffre avec enthousiasme les six premières sonates de C. P. E. Bach. « Je ne quittai plus mon clavecin avant de les avoir jouées et rejouées, écrit-il, et quiconque me connaît bien doit savoir que je dois beaucoup à Emanuel Bach, car je l'ai compris et étudié avec application. » C. P. E. Bach étant l'un des premiers à prendre la musique comme moyen d'expression des mouvements de l'âme, une telle référence est significative.

Haydn entre, en 1761, au service des princes hongrois Esterházy, dont il sera bientôt le maître de chapelle pour de nombreuses années, à Eisenstadt puis à Eszterháza. C'est un tournant décisif dans sa vie : le contrat qu'il a signé est fort sévère ; il s'engage entre autres à se conduire convenablement, à éviter toute vulgarité, à porter l'uniforme, à composer toute musique que le prince désire, et à travailler exclusivement pour lui, sauf autorisation spéciale, à veiller à la bonne conduite des musiciens, régler leurs différends, surveiller instruments et partitions, faire travailler les chanteuses. Haydn est un serviteur : il figurera avec ses musiciens sur la liste des officiers du prince, entre[...]

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Écrit par

  • : compositeur, fondatrice et directrice artistique de l'Association pour la collaboration des interprètes et compositeurs

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Joseph Haydn

Haydn - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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Joseph Haydn - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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  • LA CRÉATION (J. Haydn)

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    Transcendant le classicisme, dont il est, avec Mozart, un des deux pôles, Joseph Haydn constitue le principal trait d'union entre la fin de l'ère baroque et les débuts du romantisme. À une époque où le genre de l'oratorio décline, il s'inscrit dans l'héritage de Haendel avec ...

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