JOSEPH IBN GIQATILIA (1248-1325)
Kabbaliste espagnol, né à Medinaceli en Castille, Joseph ben Abraham Giqatilia passa de nombreuses années à Ségovie. Entre 1272 et 1274, il étudie auprès d'Abraham Abulafia, et son premier ouvrage, 'Ginnat Egōz (Le Verger des noyers), rédigé en 1276, porte l'empreinte de la kabbale prophétique et extatique de son premier maître. Il s'agit d'une introduction au symbolisme mystique de l'alphabet, des points voyelles et des noms divins. L'influence de Maimonide, comme c'est le cas déjà pour Abulafia, y est patente. Les sefirot du Sefer Yesirah y sont identifiées avec les intellects des philosophes sans aucune connotation théosophique. Cependant, l'influence de Rabbi Jacob ben Jacob ha-Kohen s'y fait sentir aussi. Après 1280, Giqatilia entre en relation suivie avec Moïse ben Shem Tob et les deux hommes exercent chacun une action sur l'autre dans leurs développements kabbalistiques respectifs.
Giqatilia a rédigé de nombreuses œuvres, mais celle qui a eu le plus d'influence fut Sha ‘arē Ōrāh (Les Portes de la Lumière), rédigé avant 1293, où il expose d'une manière limpide et cohérente le symbolisme des dix sefirot ; son système est intermédiaire entre celui de l'école de Gérone et le Zohar. Giqatilia est à l'origine de la position qui identifie ‘En-Sōph avec la première des dix sefirot. Il rédigea, dans son Sefer Sha ‘àrē Ṣedēk (Les Portes de la Justice), un autre exposé de la théorie des sefirot, selon un ordre différent de celui du livre précédent. Ses principaux ouvrages furent tenus en haute estime par l'ensemble des kabbalistes et constamment réédités.
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Écrit par
- Roland GOETSCHEL : professeur des Universités, directeur du département d'études hébraïques et juives de l'université de Strasbourg-II, professeur associé à l'Université libre de Bruxelles
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