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PONIATOWSKI JOSEPH (1763-1813)

Neveu du dernier roi de Pologne, Stanislas Poniatowski, et fils d'un prince polonais devenu général autrichien, le jeune Joseph débute comme colonel dans l'armée autrichienne et aide de camp de l'empereur Joseph II. En 1792 puis en 1794, dans les dernières luttes qui précèdent les deux ultimes partages de la Pologne, il fait son devoir de patriote sans affirmer un grand talent militaire ; après l'écrasement des insurgés polonais, il retourne vivre aimablement à Vienne. En 1798, il va s'établir à Varsovie (alors territoire prussien) ; il s'y entoure d'émigrés français et y laisse voir son aversion pour toute tendance populaire ou révolutionnaire. Il devient vite l'un des principaux chefs de la faction des Polonais « prussophiles » ; l'amitié du roi de Prusse lui vaut d'être en 1806 le gouverneur de Varsovie, lorsque Murat y fait son entrée à la tête des forces françaises. Le panache du prince Joseph, ses manières fastueuses, ses dons de cavalier, son goût averti pour les jolies femmes séduisent aussitôt Murat, qui le prône auprès de Napoléon ; celui-ci lui confie le commandement en chef des forces du nouveau grand-duché de Varsovie, malgré les sages conseils de Davout qui aurait préféré Dombrowski, moins aristocratique mais plus ferme et militairement bien plus capable. Napoléon s'apercevra trop tard que Poniatowski reste secrètement en rapport avec le roi de Prusse et qu'il ménage l'Autriche à laquelle il reste lié par beaucoup d'amitiés de jeunesse. Ce qui n'empêche pas le prince Joseph de se conduire, sinon avec génie, du moins avec une grande bravoure, à la tête de ses troupes en Russie (1812) et en Saxe (1813). À Leipzig, ayant reçu depuis quelques jours son bâton de maréchal, chargé de couvrir la retraite, il veut traverser l'Elster à la nage après la destruction prématurée d'un pont ; blessé, il tombe de cheval et se noie. Ce grand seigneur chevaleresque sera mort aussi glorieusement qu'il avait galamment traversé la vie, quelques mois trop tôt pour retrouver une place bien en vue dans la Pologne prussienne ou dans la Pologne autrichienne d'après le Congrès de Vienne.

— Jean MASSIN

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