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PINCHON JOSEPH PORPHYRE (1871-1953)

<em>Bécassine en apprentissage</em>
 - crédits : Editions Gautier-Languereau/ Hachette

Bécassine en apprentissage

Si le personnage de Bécassine, la domestique bretonne naïve mais au grand cœur, reste bien connu plus d’un siècle après sa création, son premier dessinateur, Joseph Porphyre Pinchon, est aujourd’hui oublié, quand il n’est pas confondu avec son frère, le sculpteur Émile Pinchon (1872-1933).

Un illustrateur prolifique

Né à Amiens le 17 avril 1871, Joseph Porphyre Pinchon se destine à la peinture, qu’il apprend dans l’atelier de Fernand Cormon. Peintre animalier, spécialiste des scènes de vénerie, il adhère en 1899 à la Société nationale des beaux-arts, où il sera vice-président de la section peinture. En 1928, il en obtiendra le grand prix et vingt ans plus tard le grand prix Puvis de Chavannes. Tout en participant à des expositions, il est illustrateur pour les éditions de luxe de différents ouvrages, de L’Arbre (1899), nouvelle de l’écrivain symboliste belge Georges Rodenbach, au roman de Paul Vialar La Grande Meute (1947).

Pinchon fait également une incursion dans le monde de l’opéra et du cinéma. De 1908 à 1914, en tant que dessinateur en chef du théâtre de l’Opéra, il crée les costumes de tous les spectacles représentés au Palais-Garnier. Il réalise deux films, un récit de fiction, Mektoub (1919), premier long-métrage tourné au Maroc, et Mon village (1920), réalisé en Alsace d’après le livre de Hansi (pseudonyme de Jean-Jacques Waltz).

Parallèlement à ses diverses activités, il collabore à de très nombreux journaux pour enfants, illustrant des contes ou des histoires en images dont les auteurs lui livrent le texte, qui est ensuite imprimé sous ses dessins et non, comme dans les bandes dessinées modernes, à l’intérieur même de l’image. Cette longue carrière dans la presse enfantine commence en 1903 dans Saint-Nicolas et son édition bon marché L’Écolier illustré, avec L’Automobileenchantée, récit fantastique de Willy (Henry Gauthier-Villars, mari de la romancière Colette) et se termine en 1950 dans La Semaine de Suzette avec Bécassine au studio, écrit par Madeleine Harfaux (épouse d’Artür Harfaux, photographe surréaliste et scénariste de cinéma, proche de Maurice Henry). Par le biais de ses auteurs et de ses confrères peintres, Pinchon a été en contact avec le monde littéraire et artistique de son temps, même s’il n’a que peu travaillé pour la presse pour adultes, à l’exception, sous le pseudonyme de Jospin, d’histoires satiriques sur l’actualité, publiées de 1926 à 1929 dans le quotidien L’Écho de Paris.

De cette production abondante se détachent, outre bien sûr Bécassine, les histoires en images écrites par Jaboune (alias Jean Nohain), notamment Frimousset, parues dans le supplément pour enfants de L’Écho de Paris de 1920 à 1939, et La Famille Amulette, publiée dans Benjamin, un hebdomadaire pour les jeunes fondé par Jean Nohain et auquel Pinchon collabora de 1929 à 1944. Après la Seconde Guerre mondiale, Pinchon travailla, de 1945 à 1949, pour les éditions Gordinne, de Liège, où il publia douze albums, d’une facture souvent plus proche de la bande dessinée telle que nous la connaissons.

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