TURMEL JOSEPH (1859-1943)
« Prêtre, historien des dogmes », ainsi qu'il voulut qu'on le gravât sur sa tombe. Né et mort à Rennes, où s'écoula toute sa vie, formé à la critique par ses propres moyens et par l'abondance de ses lectures, Turmel perdit très tôt la foi chrétienne. Pour des raisons complexes, il crut devoir tout faire pour rester dans le clergé catholique, publiant sous son nom ou sous divers pseudonymes (au nombre de quatorze) le résultat de ses travaux. Professeur au grand séminaire de Rennes, il fut destitué de son poste d'enseignement en 1892 et nommé aumônier de religieuses ; sa vie ne fut plus alors qu'un long labeur solitaire. Soupçonné, âprement poursuivi et combattu, il fut finalement frappé d'excommunication nominative en 1930.
Il a laissé de nombreux ouvrages historiques et livres de vulgarisation, ainsi qu'une autobiographie en deux volumes (1935 et 1937). Son œuvre principale est une Histoire des dogmes en six volumes (1931-1936), où s'affirme un rationalisme érudit et militant. Au temps de la crise moderniste, il a soufflé sur le feu, pourrait-on dire, du dedans de l'Église mais alors qu'il était loin lui-même du modernisme. On trouve une bibliographie et la liste de ses pseudonymes dans Félix Sartiaux, Joseph Turmel, prêtre, historien des dogmes (Paris, 1931).
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Écrit par
- Émile POULAT : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
Classification
Autres références
-
MODERNISME, catholicisme
- Écrit par Émile POULAT
- 5 231 mots
...Édouard Le Roy ; les rationalistes, refusant ce qu'ils estiment un illusoire compromis, jugent qu'elle signifie la fin des croyances catholiques ( Joseph Turmel, Albert Houtin). La difficulté à placer dans ce schéma des philosophes comme Maurice Blondel et le père Lucien Laberthonnière, ou...