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WIRTH JOSEPH (1879-1956)

Homme politique allemand d'origine modeste, professeur de mathématiques au lycée de Fribourg, Joseph Wirth est député au Landtag de Bade en 1913, au Reichstag de 1914 à 1933. Républicain sincère et porte-parole de la gauche social-chrétienne du parti du centre (Zentrum), il est le ministre des Finances et l'homme fort du gouvernement Fehrenbach (juin 1920-mai 1921) et le premier chancelier issu du Zentrum, le 14 mai 1921, après l'ultimatum de Londres sur les réparations. Soutenu par une coalition du centre-gauche dit de Weimar, il engage une politique d'exécution du traité de paix, destinée à sauver l'intégrité et la sécurité du Reich, mais simultanément il soutient les efforts du commandant en chef de la Reichswehr, le général Hans von Seeckt, et du secrétaire d'État von Maltzan, en vue de rééquilibrer la politique allemande vers l'est. Dirigeant la délégation allemande à la Conférence économique internationale de Gênes, il pousse à la conclusion de l'accord de Rapallo (16 avr. 1922), par lequel l'Allemagne et la Russie rétablissent leurs relations diplomatiques, renoncent mutuellement à toute indemnité pour dommages militaires et civils et s'accordent la clause de la nation la plus favorisée. À l'intérieur, les menées extrémistes de droite l'incitent à pratiquer une politique de défense républicaine. Après l'assassinat de son ministre des Affaires étrangères, Walter Rathenau, le 24 juin 1922, il fait voter une « loi pour la défense de la république » qui autorise le ministre de l'Intérieur à interdire préventivement les réunions, associations et écrits séditieux. Au Reichstag, il proclame : « L'ennemi est à droite. » N'ayant pas réussi à élargir la coalition, il démissionne le 14 novembre 1922. Ministre des Territoires occupés dans le gouvernement Hermann Müller (1928-1930), il devient ensuite ministre de l'Intérieur dans le premier gouvernement Brüning. Pendant la période hitlérienne, il s'exile en France puis en Suisse. Rentré en Allemagne en 1945, il soutient la tentative de résurrection d'un parti du centre, plus à gauche que l'Union chrétienne-démocrate, mais il se heurte à l'hostilité d'Adenauer. Isolé, il se rapproche alors peu à peu de l'alliance politique avec les communistes.

— Louis DUPEUX

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Écrit par

  • : maître assistant à l'Institut d'études politiques de Strasbourg

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