JOY DIVISION
Groupe de rock britannique dont les principaux membres sont Ian Curtis (chanteur, né le 15 juillet 1956 à Macclesfield – une ville située à une vingtaine de kilomètres de Manchester – et mort le 18 mai 1980 à Macclesfield), Bernard Albrecht (chanteur et guitare électrique, de son véritable nom Bernard Dicken, né le 4 janvier 1956 à Salford), Peter Hook (bassiste, né le 13 février 1956 à Manchester), Steven Morris (batteur, né le 28 octobre 1957 à Macclesfield) et Gillian Gilbert (claviers, né le 27 janvier 1961 à Manchester).
Inspirés par un concert des Sex Pistols auquel ils assistent à Manchester au cours de l'été de 1976, Bernard Albrecht, Peter Hook et Ian Curtis forment au printemps de 1977 un groupe de musique punk qu'ils nomment Warsaw, d'après la chanson de David BowieWarszawa. Au début de l'année 1978, accompagnés d'un nouveau batteur, Steven Morris, ils prennent le nom de Joy Division (un terme d'argot qui désignait les prisonnières des camps de concentration que les nazis obligeaient à se prostituer). Le groupe transforme en l'épurant la musique punk des années 1970, et aboutissent à une extériorisation de leurs tourments, ouvrant ainsi la voie à la période post-punk. On trouve déjà dans la musique du groupe ce qui deviendra sa « signature » : mélodie fortement marquée à la basse, rythme et structure donnés par la guitare et la batterie, paroles complexes empreintes de références littéraires, et prestations scéniques évoquant l'au-delà (l'hyperactivité désordonnée de Curtis n'est parfois rien moins que la manifestation de crises d'épilepsie survenant alors qu'il est sur scène). Le premier album du groupe, Unknown Pleasures (1979), sort sous le label Factory. Son ambiance visionnaire et son rythme effréné donnent le ton de la plupart des albums que le groupe produira par la suite. Il montre qu'il existe une place dans le monde de la musique pour les groupes et les labels indépendants nés de la mouvance punk et les concerts de Joy Division commencent à attirer les foules au Royaume-Uni. Repris plus tard par la reine du disco, Grace Jones, le titre She's Lost Control issu de ce premier album devient le tube le plus emblématique du style de Joy Division.
Travaillant à un rythme étourdissant, le groupe commence à utiliser les boîtes à rythmes et les synthétiseurs en même temps qu'il évolue d'un son rock vers un son électronique modéré d'inspiration européenne, sous l'influence du groupe allemand Kraftwerk et du producteur Giorgio Moroder. En concert, Curtis donne le maximum : ses interprétations de titres tels que Dead Souls ou Atrocity Exhibition semblent donner vie à des visions de cauchemar. Outre l'intensité qu'il déploie en concert, une vie privée chaotique et l'aggravation de ses crises d'épilepsie ont finalement raison de Curtis : en 1980, à la veille de la première tournée de Joy Division aux États-Unis, il se suicide au domicile de son ex-épouse. Mais après la tragédie vient le succès : le titre Love Will Tear Us Apart devient l'un des dix singles les plus vendus au Royaume-Uni, tandis que Closer, le deuxième album du groupe, fait partie des vingt meilleures ventes du pays.
Après la disparition de Curtis, les trois autres membres du groupe – qui ont été rejoints par Gillian Gilbert aux claviers – poursuivent leur carrière sous le nom de New Order, Bernard Albrecht, qui a adopté le nom de Bernard Sumner, reprenant le rôle de chanteur. Ils innovent avec succès en faisant fusionner rock et musique afro-américaine. Avec des titres tels que Everything's Gone Green (1981) et le tube Blue Monday (1983), New Order évolue en explorant plus profondément la dance music. Le titre Fine Time (1989) comporte des éléments de musique électronique issus de la déferlante acid house, et World[...]
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Écrit par
- Jon SAVAGE : auteur
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
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FACTORY RECORDS
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Peter SILVERTON
- 296 mots
La firme discographique Factory Records, née pendant la période punk de la fin des années 1970, fut au cœur de la scène musicale de Manchester jusqu'à ce que celle-ci s'effondre au début de la décennie 1990. Comme le groupe de Manchester The Buzzcocks, le cofondateur de Factory, Anthony H. Wilson...
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