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FLÓREZ JUAN DIEGO (1973- )

Lorsqu'il incarna Tonio dans La Fille du régiment de Donizetti au Metropolitan Opera de New York, en avril 2008, le ténor péruvien Juan Diego Flórez brisa, avec l'accord de la direction, l'interdit ancestral qui pesait sur les bis lorsqu'il chanta une seconde fois l'aria « Ah ! mes amis, quel jour de fête ! », avec ses neuf contre-ut aigus. Il faut souligner qu'un an auparavant, à la Scala de Milan, Flórez avait déjà brisé, dans le même rôle, un interdit similaire, vieux de soixante-quatorze ans.

Juan Diego Flórez naît le 13 janvier 1973 à Lima ; son père, Rubén Flórez, est un guitariste et un interprète renommé de musiques péruviennes traditionnelles, ce qui explique que l'adolescent est d'abord attiré par les musiques populaires, la pop et le rock. Il entre à l'âge de dix-sept ans au Conservatoire national du Pérou, à Lima, et il va peu à peu s'orienter vers l'art lyrique. Grâce à une bourse, il étudie de 1993 à 1996 au prestigieux Curtis Institute of Music de Philadelphie, puis se forme auprès du ténor péruvien Ernesto Palacio, qui deviendra son impresario. Le premier triomphe de Flórez date de 1996, lorsqu'il remplace au pied levé Bruce Ford, interprète du rôle masculin principal, Corradino, de Matilde di Shabran, lors du festival Rossini de Pesaro, en Italie. Il fait ses débuts tout aussi triomphants à la Scala à la fin de la même année – dans le rôle du Chevalier danois d'Armide de Gluck sous la direction de Riccardo Muti –, et au Covent Garden de Londres l'année suivante, dans Elisabetta de Donizetti (le comte Potoski). Considéré comme le meilleur ténor di grazia de sa génération, il va rapidement se produire dans les principales maisons d'opéra d'Europe – à la Staatsoper de Vienne en 1999, dans le comte Almaviva du Barbier de Séville de Rossini – et des États-Unis – au Metropolitan Opera de New York en 2002, dans le même rôle du comte Almaviva –, et donner des récitals dans le monde entier.

Juan Diego Flórez possède une voix légère et agile, très expressive, une ample tessiture et une grande endurance dans le registre aigu. Il s'est spécialisé dans le répertoire « belcantiste » de Donizetti et de Bellini et est considéré comme le meilleur interprète rossinien de sa génération. Dans sa vidéographie, il faut retenir son interprétation du Comte Almaviva du Barbier de Séville de Rossini, aux côtés de María Bayo, de Pietro Spagnoli et de Ruggero Raimondi (Orchestre et chœurs du Teatro Real de Madrid sous la direction de Gianluigi Gelmetti, 2005) et de Tonio dans La Fille du régiment, où il donne la réplique à la soprano française Natalie Dessay, qui incarne Marie (2008). Dans sa discographie d'intégrales d'opéras se détachent Mitridate de Mozart, où il chante Marzio, aux côtés de Natalie Dessay et de Cecilia Bartoli, avec Les Talens lyriques sous la baguette de Christophe Rousset (1998), et Le Comte Ory de Rossini, enregistré au festival de Pesaro en 2003, avec Jesús Lopez-Cobos à la tête de l'Orchestre du Teatro Comunale de Bologne. Citons encore Orphée et Eurydice de Gluck, avec Jesús Lopez-Cobos à la tête du Coro y Orquesta Titular del Teatro Real (2010). Il a gravé avec Riccardo Chailly des pièces sacrées de Rossini et de Verdi. Juan Diego Flórez a par ailleurs enregistré plusieurs albums de récitals, parmi lesquels Una furtivalagrima, consacré à Bellini et à Donizetti (2003), Sentimiento latino, recueil de chansons d'Amérique du Sud et d'Espagne (2006), ou encore Arias for Rubini, réunissant des extraits d'ouvrages de Donizetti, de Bellini et de Rossini, dans lequel il rend hommage au grand ténor du xixe siècle Giovanni Battista Rubini (2007). Bel cantospectacular (2008) mêle interprétations solistes et duos avec d'autres chanteurs, comme les sopranos Anna Netrebko[...]

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Écrit par

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  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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