LARREA JUAN (1895-1980)
Poète espagnol, Juan Larrea, après avoir adhéré, à la suite de Gerardo Diego, au mouvement dit du créationnisme, prépare par son langage poétique l'ultraïsme, puis s'oriente vers le surréalisme. Son tempérament artistique est marqué par une révolte spontanée contre toute norme esthétique, contre toute hypocrisie et contre toute contrainte. « Aujourd'hui, écrit Larrea en 1926, l'art est un problème de générosité [...]. Intelligence et sensibilité sont ennemies, non pas dans le temps ni dans l'espace, mais à l'intérieur de chaque être humain, là où elles existent uniquement. Tel est, à l'exclusion de tout autre, leur vrai champ de bataille » (Gerardo Diego, Poesía española : antología, Madrid, 1934). Il s'agit, pour Larrea, de retrouver spontanément, par les mots, les rythmes, les images, l'élan de création libre et naïf avec lequel naissent les arbres, les plantes, tous les êtres vivants, et que l'homme a perdu. Larrea a su recueillir dans ses poèmes ce frémissement insolite, cette clarté inusuelle qu'ont les choses pour un regard vierge. Une grande partie de sa poésie est écrite en français. Son œuvre n'a eu qu'une diffusion restreinte et demeure encore trop ignorée aussi bien en Espagne qu'en France. Ses principaux ouvrages en vers et en prose sont : Obscur domaine (Oscuro Dominio, 1934), La Reddition de l'esprit (Rendición del espíritu, 1943), El surrealismo entre el Viejo y el Nuevo Mundo (1944), L'Épée de la colombe (La Espada de la paloma, 1956), Raison d'être (Razón de ser, 1956), Couronne « incaïque » (Corona incaica, 1960), Cara y cruz de la República 1931-1936 (1980).
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Bernard SESÉ : professeur émérite des Universités, membre correspondant de la Real Academia Española
Classification